dernier s’est blessé à la main lors d’un combat avec Wade Redden,
dimanche, face aux Rangers de New York. Martin doit évidemment espérer
que ça ne s’avérera qu’un mal mineur qui n’empêchera pas Pouliot
d’affronter les Blues de St. Louis au Centre Bell, mercredi. Car on
sait que l’attaquant franco-ontarien est devenu un élément important du
club depuis ses débuts dans l’uniforme tricolore, le 23 décembre
dernier. Il a tendance par moments à écoper de mauvaises pénalités,
mais il compense le tout par sa volonté de foncer au filet. Cet atout
lui a permis de marquer six buts en 12 rencontres jusqu’ici.
Si Pouliot devait s’absenter, Martin se verrait privé d’un
joueur qui apporte un bel équilibre à son meilleur trio des trois
dernières semaines. Grâce à la présence de Pouliot, Scott Gomez n’est
pas obligé de se fier constamment à Brian Gionta pour compléter ses
jeux. Pour s’assurer que l’unité continue de produire sans Pouliot,
l’entraîneur du Canadien devrait alors probablement y ramener Michael
Cammalleri. Sauf que le deuxième trio se retrouverait à nouveau dégarni et Tomas
Plekanec, encore seul. Et Martin ne serait pas plus avancé. Le vétéran entraîneur doit donc espérer que Pouliot ait un seuil de
douleur suffisamment élevé pour continuer de jouer au même rythme. Et
aussi que Sergei K. guérisse suffisamment de sa blessure à la cheville
pour revenir au jeu contre les Blues, mercredi, les Devils du New
Jersey à Newark, vendredi, et les Rangers de New York au Centre Bell,
samedi.
Pour
le meilleur ou pour le pire, le cadet des frères bélarusses représente
la clé de l’énigme à l’attaque chez le Canadien. À court terme, du
moins, en attendant le retour au jeu d’Andrei K. ou encore une
éventuelle transaction salvatrice de Bob Gainey. Car pour
l’instant, Sergei représente le seul joueur capable de redonner du
tonus au trio mené par Plekanec et Cammalleri. De toute évidence, Matt
D’Agostini n’est pas la solution – il l’a prouvé match après match…
après match, en se montrant d’une telle inutilité qu’on se demandait,
par moment, comment il a pu récolter 127 points en 159 matchs dans la
Ligue américaine.
La patience dont Martin a fait preuve à
l’endroit de D’Agostini doit d’ailleurs être interprétée comme une
preuve que les solutions de rechange ne sont pas légion, ni à Hamilton,
ni à l’interne à Montréal. S’il y avait eu une relève digne de ce nom à
l’attaque, D’Agostini aurait vite été dégommé parce que le pilote de 56
ans a montré, dans sa façon de traiter Guillaume Latendresse plus tôt
cette saison, qu’il avait la mèche courte avec les joueurs incapables
de respecter ses consignes ou de tenir le rythme. Martin doit
donc espérer un retour au jeu prochain de Sergei et que celui-ci montre
la volonté non seulement de bien faire, mais aussi de prouver qu’il
peut être un complice tout aussi précieux pour Plekanec que son frère
Andrei l’a été en novembre et en décembre.
Mais si Sergei attrape
la même « maladie » qu’un bon nombre de ses coéquipiers, c’est-à-dire ne
travailler et ne suivre le plan de match qu’une période sur deux ou
même trois, Martin n’aura aucun remède à sa disposition. Car comme dans
le cas de D’Agostini, il ne pourra brandir le spectre d’une démotion
sans compromettre ses chances de victoire. Même avec un Sergei
bien disposé, Martin ne serait pas sorti du bois pour autant. Car même
un retour du Bélarusse de 22 ans ne lui permettra pas de jouir d’une
profondeur suffisante pour créer une compétition à l’interne chez les
attaquants, et ainsi les obliger à ne jamais relâcher. Au
moins, chez les défenseurs, il y a un Ryan O’Byrne qui attend en
coulisses et un P.K. Subban qui se fait les dents chez les Bulldogs.
Il n’y a rien de cela à l’avant, semble-t-il.
Le débat fait relâche
S’il
y a un aspect « positif » à la débandade de dimanche à Manhattan, c’est
que les six buts accordés par Jaroslav Halak vont venir calmer le débat
entourant l’utilisation des gardiens de but chez le Canadien. Si
Halak avait connu une autre soirée impeccable, voir miraculeuse face
aux Rangers, au lendemain de la performance douteuse de Carey Price
devant les Sénateurs, samedi, le flegme de Jacques Martin aurait encore
une fois été mis à rude épreuve. L’entraîneur franco-ontarien
a semblé s’impatienter quelque peu, après le match de samedi, quand on
lui a demandé de commenter la prestation de Price.
« Le gardien
a été excellent. La différence, ç’a été les unités spéciales, pas le
gardien », a-t-il tranché, en faisant allusion à la soirée de 0-en-6 du
jeu de puissance. Même chose après l’entraînement de vendredi,
quand on lui a demandé s’il avait l’intention d’y aller franchement
avec un seul gardien dans le dernier droit, comme bien des équipes le
font. Martin a alors rétorqué que l’approche actuelle fonctionnait très
bien et que ce n’est pas parce que les médias ressentent le besoin
d’identifier un numéro 1 digne du statut d’un Martin Brodeur qu’il se
conformerait à cette façon de faire.
Reste à savoir si cette
impatience est attribuable au fait que Martin est vraiment agacé par
l’entêtement des médias à monter la rivalité Price-Halak en épingle ou
encore à sa déception de voir Price accumuler les performances en dents
de scie malgré le vote de confiance que lui accorde la direction. Quoi qu’il
en soit, Martin aura mieux fait de bien profiter de son congé, lundi,
car le débat risque d’être relancé dès cette semaine. Après la
rencontre de mercredi au Centre Bell contre les Blues – le départ
reviendra alors vraisemblablement à Price -, il y aura une autre
séquence de deux matchs en deux soirs au cours du weekend. Verra-t-on
Price affronter les Devils au New Jersey, vendredi, puis Halak revenir
contre les Rangers au Centre Bell samedi ou le contraire?
Source : RDS