Dans
le budget qu’elle a présenté la semaine dernière, la Ville prévoit 3,6
millions pour subventionner les propriétaires qui avaient commencé des
travaux de plomberie avant la rupture de l’entente avec le consortium
GÉNIeau. À cette somme s’ajoutent 2,8 millions pour analyser le réseau
d’eau et financer la recherche d’une solution de rechange. « Ces 3,6 millions, c’est pour les contribuables qui avaient déjà
commencé des travaux », a résumé le directeur des finances de la Ville,
Robert Lamontagne.
« Ils avaient déjà ouvert des murs, ils s’étaient
engagés sur la promesse de recevoir des subventions. On n’a pas pris de
nouveaux engagements, ce sont les dossiers qui étaient en cours ».
Le contrat de 356 millions avec GÉNIeau est le plus important jamais
consenti par la Ville. Pour l’annuler, Montréal a dû verser une
pénalité qui équivaut à 1 % de sa valeur, soit un peu plus de 3 M$. Cette somme a été portée aux livres de l’année
comptable 2009. En ajoutant les nouveaux débours prévus en 2010, la
résiliation du contrat coûtera plus de 9 millions.
La facture grimpera encore, puisque la Ville doit aussi indemniser
GÉNIeau pour les sommes engagées avant la fin du contrat. La firme
expédiera d’ici à quelques semaines une liste détaillée de ces sommes,
accompagnées de pièces justificatives. Cette dépense sera aussi portée
aux livres de 2009. Le porte-parole de GÉNIeau, Pierre-Yves Beauchemin, a indiqué hier que
les calculs ne sont pas encore terminés. Il n’a donc pas été en mesure
de fournir une estimation des coûts qui seront facturés à la Ville.
Le contrat des compteurs d’eau a été officiellement résilié le 3
décembre dernier. En septembre, le vérificateur général de la Ville,
Jacques Bergeron, avait relevé des irrégularités dans le processus de
son attribution. Le coût total de l’installation des compteurs, dans le secteur non
résidentiel, a été évalué à 618 millions, beaucoup plus que les 36
millions prévus à l’origine.
L’administration Tremblay misait sur l’installation de vannes et de
compteurs pour réguler la pression d’eau dans le réseau. Elle
souhaitait ainsi diminuer les fuites et économiser 20 millions par
année. L’installation des compteurs d’eau aurait également permis de
taxer les industries, les commerces et les institutions, qui utilisent
95 % de l’eau potable de la ville.
Le responsable des finances au comité exécutif, Alan DeSousa, souligne
que l’annulation du contrat ne règle en rien le problème de la gestion
de l’eau dans la métropole. Au contraire, dit-il, il faut maintenant
trouver une solution de rechange, d’où la somme de 2,8 millions. « L’analyse qui a été faite démontre qu’il y a une utilité à avoir un
système de compteurs d’eau dans le secteur non résidentiel, a-t-il fait
valoir. Et ce besoin n’a pas disparu ».
Source : Cyberpresse