La Presse a
révélé la semaine dernière que les 5000 travailleurs manuels de la
Ville cesseront de collecter les ordures, de réparer les chaussées et
de déneiger à compter du 25 janvier. Afin d’atténuer l’impact des
moyens de pression sur la population, le syndicat a annoncé que la
grève aurait lieu un arrondissement à la fois, chaque jour, jusqu’au 5
mars. Ville-Marie sera ainsi le premier
arrondissement à être paralysé, lundi, suivi de
Notre-Dame-de-Grâce-Côte-des-Neiges mardi, Saint-Laurent mercredi et
ainsi de suite. Les cols bleus débraieront deux fois dans chaque
arrondissement.
À cinq jours du débrayage, hier, la Ville s’est adressée au Conseil des
services essentiels pour empêcher les cols bleus de perturber les
activités de déneigement. Dans le passé, ce tribunal a tranché que le
déneigement n’est essentiel que lorsque 9 cm de neige sont accumulés au
sol. La Ville souhaite qu’il soit plus sévère. « On prétend que l’opération de déneigement, c’est une opération
essentielle en tout temps, résume le directeur de l’unité de propreté
et de déneigement de la Ville, Yves Girard, après son témoignage devant
le Conseil. On ne peut pas retarder ou modifier cette pratique, parce
que le risque est trop grand ».
La Ville souhaite que les cols bleus prennent part aux opérations de
déneigement dès qu’il y a une accumulation de 2,5 cm, même s’ils sont
en grève. Pour convaincre le Conseil, elle a fait témoigner un
représentant du Service des incendies de Montréal, qui affirme que
l’enneigement des chaussées ralentit l’intervention des pompiers.
Le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal rétorque que, même en
temps normal, la Ville ne déneige pas systématiquement après une
accumulation de 2,5 cm. Son président, Michel Parent, montre en exemple
le Plateau-Mont-Royal, qui a limité les activités de déneigement
pendant les fins de semaine. « Dans le cas où le Plateau dit qu’il est capable de s’en passer pour
deux jours, je ne vois pas pourquoi les autres arrondissements ne
seraient pas capables de s’en passer le temps d’une grève rotative d’un
jour », a-t-il souligné.
À l’origine, le syndicat souhaitait que ses membres cessent
complètement le déneigement dans les arrondissements où des
entrepreneurs privés assurent plus de 50 % du service. Il a toutefois
changé son fusil d’épaule et promet maintenant que ses membres
assureront un service minimal dans tous les arrondissements.
Source : Cyberpresse