du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal
(CSN), Raynald Leblanc, et la vice-présidente aux affaires publiques de
Quebecor Media, Isabelle Dessureault. En fait, les parties ne se sont
même pas parlé depuis le 11 décembre. Mme Dessureault affirme que
pour que les négociations puissent reprendre, il faudrait que le
syndicat accepte « la possibilité pour l’employeur de faire des mises à
pied pour s’adapter » à la nouvelle conjoncture économique et médiatique.
« En
deux ans, juste du côté des petites annonces, ça a été une chute
d’activités, de revenus, de 40 %. Or, on a toujours un plancher
d’emplois qui est le même que nous avions dans les années 1980-1990,
dans ce seul secteur. L’impossibilité de s’adapter de ce côté-là, c’est
le nerf de la négociation. Il faudra pouvoir davantage en discuter, ce
qui n’est pas le cas présentement », affirme Mme Dessureault. L’employeur
veut maintenant faire aussi des mises à pied au sein de l’équipe de
rédaction, affirmant que le contexte médiatique et économique a encore
changé depuis un an.
M. Leblanc assure que le syndicat est au
contraire prêt à discuter de tous les sujets qui préoccupent
l’employeur. « On n’a pas la clef de ce conflit-là. Il y a une personne
qui l’a, la clef, c’est monsieur Péladeau (Pierre Karl, président et
chef de la direction de Quebecor Média). Nous, la seule clef qu’on a,
c’est l’ouverture à vouloir négocier, à vouloir se rasseoir à une table
de négo. Ce qu’on veut, c’est que monsieur Péladeau nous mette sur la
table son plan d’affaires, ses problèmes, qu’on en discute et qu’on
arrive à des solutions », a lancé le syndicaliste.
Mme Dessureault réplique que Quebecor n’est pas le seul à détenir la clef et que « tout ça se décide à deux ». Malgré
une année de lock-out, le moral des syndiqués est relativement bon, a
rapporté M. Leblanc. « Un lock-out, c’est extrêmement difficile à vivre.
Dans un lock-out, on perd notre identité, on perd notre job, on perd
notre revenu, on perd notre lien avec le fonds de retraite. On perd
plein de choses. Pour tout le monde, c’est extrêmement difficile à
vivre. Le moral des troupes, il est étonnamment correct. On n’est pas
en fête; on n’est pas contents de ce qui se passe, mais on est toujours
déterminés, on est toujours unis et déterminés à aller au bout de ce
conflit-là ».
Pour marquer cette première année de lock-out, un
spectacle sera donné dimanche soir prochain au cabaret La Tulipe, à
Montréal. Le syndicat y attend 760 personnes. La soirée sera
animée par Christian Vanasse, des Zapartistes. Les artistes Richard
Desjardins, Tricot Machine, Louise Forestier avec El Motor, Loco Locass
et Jean-Sébastien Lavoie y participeront, en signe de solidarité.
Source : PC