Il est au pays pour la conférence sur la reconstruction d’Haïti, qui doit débuter lundi à Montréal. « Chaque
jour, je vois des jeunes quitter le pays; chaque jour, j’apprends la
mort d’une compétence (sic) dans ce pays », s’est désolé M. Bellerive,
s’adressant à des Haïtiens d’origine rassemblés au centre La Perle
retrouvée, dans le quartier Saint-Michel. Il a ajouté que la seule
ressource qui peut être mobilisée rapidement est la diaspora.
« Je
n’ai pas, moi, comme chef de gouvernement du pays, d’autre alternative
que vous autres », a-t-il répété, provoquant les applaudissements de la
foule, qui était constituée en majeure partie de représentants
d’associations sociales et communautaires de la communauté haïtienne. Il a également voulu rassurer les gens en leur répétant que son gouvernement existe et qu’il est à pied d’oeuvre. Il
a soutenu qu’il ne demanderait rien à la communauté internationale à la
conférence prévue lundi, mais qu’il expliquerait aux pays représentés
l’ampleur du désastre.
Une réponse qui n’a pas semblé satisfaire
tous les personnes présentes à l’événement, dont Harold Isaac, qui
avait posé la question à M. Bellerive à savoir si le gouvernement
réclamerait un Plan Marshall aux ministres qui seront présents à la
conférence de lundi. « Lui, il a dit non, qu’il ne demanderait pas
de Plan Marshall aux bailleurs de fond demain (lundi) et cela est
plutôt décevant pour nous », a-t-il dit à la sortie du centre
communautaire.
Jean-Max Bellerive a dit qu’il fallait
reconstruire les institutions, différemment et mieux. Il a aussi parlé
de l’importance de la décentralisation dans l’aménagement du territoire. « On
s’est rendu compte qu’un séisme qui a duré trente secondes a détruit
plus de 60 % du PIB du pays parce que tout était concentré dans
Port-au-Prince », a souligné le premier ministre haïtien.
Les gens avaient beaucoup de questions à poser à M. Bellerive et on sentait parfois la colère dans les propos des intervenants. Le
maire de Montréal, Gérald Tremblay, le député libéral fédéral Denis
Coderre et la ministre conservatrice Josée Verner étaient aussi
présents à cette réunion. Plus tôt en soirée, Jean Max Bellerive
s’est dit très reconnaissant du soutien spontané qu’a offert le Canada,
et particulièrement le Québec, à son pays secoué par un séisme le 12
janvier.
Arrivé à Montréal en début de soirée, le premier
ministre haïtien n’a pas caché son émotion quand il a visité, en
compagnie du premier ministre Jean Charest, le centre d’opérations de
la sécurité civile à l’hôtel Wyndham, près de l’aéroport
Pierre-Elliott-Trudeau. Ce centre accueille les ressortissants canadiens qui reviennent d’Haïti. Près de 2300 personnes y ont transité.
Au
cours d’une rencontre entre les deux premiers ministres, M. Charest a
dit qu’il voulait discuter d’aide à court, à moyen et à long terme. Le
maire de Montréal, Gérald Tremblay, était également présent au centre.
Il a dit qu’il voulait présenter une résolution au conseil municipal,
lundi, pour que la Ville accorde un soutien de 1 M$ en
ressources humaines à la reconstruction de Port-au-Prince et d’autres
villes haïtiennes.
En début de journée, Jean-Max Bellerive est
d’abord arrivé à Ottawa, où il a rencontré pendant près d’une heure le
premier ministre du Canada, Stephen Harper, le ministre canadien des
Affaires étrangères, Lawrence Cannon, celui de l’Immigration, Jason
Kenney et sa collègue à la Coopération internationale, Bev Oda. À
la sortie de cette rencontre, M. Bellerive a soutenu que les Haïtiens,
malgré leurs problèmes, veulent être ceux qui décident de ce que sera
l’avenir de leur pays. M. Bellerive effectue ce voyage pour
participer à une conférence internationale qui se tient lundi à
Montréal, conférence qui a pour but de préparer des plans de
reconstruction.
Source : PC