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Sans protÈge-lames dans le mÉtro : 100 $ d’amende

Tout a commencé
lorsque l’homme de 31 ans a donné rendez-vous à son amie Virginie
Blouin pour une séance de patinage au parc La Fontaine. C’était la
deuxième fois que ce père originaire du Burundi allait s’élancer sur la
glace. Il a acheté sa première paire de patins de hockey pendant les
Fêtes. Après avoir quitté son domicile du Plateau-Mont-Royal, il est entré
dans la station Laurier. Il a franchi la barrière sans être interpellé
par des agents de sécurité, ni par le personnel de la station. Il a
pris place dans un train, et il a retrouvé son amie quelques minutes
plus tard à la station Sherbrooke.

« On sortait du métro comme si rien n’y était, raconte M. Nshimirimana.
On était quasiment rendus à la sortie, lorsque j’ai vu quatre gardiens
qui arrivaient dans ma direction ». Deux agents se sont postés devant les amis, deux autres se sont placés
derrière. L’un d’entre eux l’a avisé qu’il est interdit de transporter
des patins sans protège-lames dans le métro. Le patineur, qui n’avait jamais entendu parler du règlement, a essayé
de convaincre les policiers de le laisser partir avec un avertissement.
Les agents lui ont pris ses papiers d’identité et les lui ont rendus
avec une contravention de 100 $.

Le Règlement
concernant les normes de sécurité et de comportement des personnes dans
le matériel roulant et les immeubles exploités par ou pour la Société
de transport de Montréal
n’est affiché ni dans la station Laurier,
ni dans la station Sherbrooke. En le consultant sur Internet,
toutefois, on apprend qu’il est interdit d’amener des patins dans le
métro, s’ils ne sont pas munis de protège-lames ou transportés dans un
sac. Virginie Blouin, elle, n’a pas été mise à l’amende, puisque ses patins
étaient dans son sac. Pure chance, dit-elle, puisqu’elle n’avait jamais
entendu parler du règlement.

Selon elle, les policiers auraient dû se montrer plus souples dans
l’application du règlement. Car l’interdiction de transporter des
patins sans protège-lames n’est affichée nulle part dans le métro. « On nous a traités comme si on était des personnes dangereuses,
déplore-t-elle. Il y avait un attroupement de policiers autour de nous,
alors qu’on ne faisait que transporter des patins ». La porte-parole de la Société de transport de Montréal, Marianne
Rouette, n’a pas été en mesure de commenter le cas précis d’Elvis
Nshimirimana, hier. Elle explique que le règlement a été conçu pour
protéger les usagers contre des objets susceptibles de les blesser dans
un train en mouvement.

« Le règlement est assez clair, a-t-elle indiqué. Si la personne n’est pas d’accord, elle peut contester sa contravention ». La Presse a demandé hier à des employés des stations Laurier
et Sherbrooke s’il est permis d’amener des patins dans le métro. Le
premier a indiqué qu’il n’y avait pas de problème, à condition qu’ils
ne soient pas portés aux pieds, mais il n’a pas précisé qu’il fallait
les munir de protège-lames. Le second était au courant du règlement,
mais il s’est dit étonné qu’un usager ait reçu une amende de 100 $. « Peut-être qu’il avait dérangé quelqu’un à l’intérieur du train, a-t-il
indiqué. C’est peut-être à cause d’une plainte que les policiers l’ont
interpellé ». Elvis Nshimirimana ne compte pas se laisser abattre par son expérience.
Il reprendra le métro, et le patin aussi. « Mes patins m’ont coûté
beaucoup plus cher maintenant, résume-t-il. Je ferais mieux de les
utiliser ».

 

Source : PC