TOUTE VÉRITÉ EST BONNE À DIRE
Je suis
tombé sur le site de Radio Notre-Dame, l’équivalent à Paris de Radio
Ville-Marie chez nous. Pour apprendre que des églises de l’archidiocèse de
Paris ouvrent leurs portes aux sans-abris. Je me suis dit, voilà ça tombe sous
l’emprise du gros bon sens. Après tout, ça s’inscrit dans la mission charitable
qui doit être celle de l’Église. Or, à Montréal, on est encore loin de
l’initiative parisienne.
J’ai toujours été choqué de voir cette inscription
près de la porte principale de nos presbytères : heures de bureau. Comme
si la Foi faisait des affaires. C’est hélas la vérité. L’Église est davantage
virtuose de la calculatrice que de mettre en application les préceptes de
Jésus. Partout à Montréal, des êtres égarés couchent un peu partout sur les
places publiques. Spectacle gênant pour les passants. Pourquoi le cardinal
Turcotte n’ouvrirait-il pas les portes des églises, qui n’attirent plus
personne? Avec un encadrement, ces débarqués de force dans l’existence
trouveraient de quoi se chauffer les flancs. À part une empathie publique, une
messe à l’Oratoire et des collectes aux messes, n’est-il pas étonnant que ce
même prince de l’Église n’ait pas donné de coup de crosse pour que le fédéral
bouge plus vite, afin que les orphelins haïtiens soient rapatriés chez nous au plus
vite? Et pas seulement ceux qui faisaient l’objet de démarches administratives,
mais le plus d’enfants possibles. Des vies sont en jeu. Aucune colère du
cardinal-archevêque.
UN SOUS-SOL GIGANTESQUE À MARIE-REINE-DU-MONDE
Avez-vous
déjà visité le sous-sol de la cathédrale Marie-Reine-du Monde, au centre-ville?
C’est tout bétonné, chauffé et surtout immense. En fait, c’est presque le
périmètre de la cathédrale elle-même. Combien de miséreux ou d’orphelins
pourraient y être en sécurité, gîte et couvert fourni? L’Église d’ici,
embourgeoisée au possible, ne fait strictement rien qui mette en cause ses
propriétés. Les œuvres caritatives dans le sillage de l’Église fonctionnent en
mode autonome, sans que le clergé séculier ne vienne y mettre son nez.
D’ailleurs, les prêtres font figure de vieux garçons égoïstes qui ne partagent
aucune des insécurités du commun des mortels. Beaucoup font de l’embonpoint,
les excès de la table suppléant aux plaisirs de la chair. Bientôt, la prêtrise
et l’aide sociale seront les seuls bastions vous assurant d’un revenu à
vie. Mais pour l’instant, il est scandaleux que les 250 églises du diocèse de
Montréal ne demeurent ouvertes que le temps d’une messe pour un auditoire
famélique qui s’accroche à sa croyance. Il y a tant de misère à Montréal qui se
heurte aux portes verrouillées à triple tour de nos églises. Si on ne maintient
ces édifices majestueux que pour rappeler ce que fut l’Église triomphaliste
d’antan, autant passer le bulldozer tout de suite, ils sont devenus des lieux
de scandale.
