Lorette goosse gÉniale!

Devant
une salle remplie, Lorette Goosse offrait, pour la première fois au Québec, son
one woman show « Black and White », dans lequel elle incarne douze
veuves, dans douze tonalités différentes. Sans costumes, ni décors, avec sa
seule faculté de caméléon de prendre la peau des personnages voulus, elle a
transporté son auditoire qui riait énormément. Un numéro tordant, entre autres,
c’est cette snob d’origine suédoise portée sur le champagne qui, condescendante
au possible, ne cesse de vanter sa rencontre avec des gens simples.

Ou encore
cette autre qui, par la magie de mariages successifs s’est ramassée avec une
smala de 31 enfants. Elle clôture en rappel avec une parodie de la princesse
Mathilde, la
Lady Di belge, véritable potiche. Son altesse
raconte qu’elle a été repérée par le prince au seul signe qu’elle allait
entamer la première la tarte aux abricots, seule parmi les prétendantes. Et
chaque fois elle ponctue bêtement que tout la touche ici-bas, même quand son
prince de mari la touche. Vous voyez le genre. Elle vous défile cette galerie
de veuves disjonctées avec une rythmique d’enfer et sans entracte, pour ne pas
briser l’ambiance installée. On m’a raconté que la direction du Groupe Juste
pour Rire a délégué une représentante du clan Rozon en repérage. Si jamais
l’organisation vibre à ce talent hors du commun, ce sera gagné pour la
fantaisiste qui ferait un tabac non seulement sur les grandes scènes du monde,
mais au cinéma. Chapeau l’artiste!