Ainsi, Montréal et Québec ont vu la marge bénéficiaire sur un litre
d’essence ordinaire s’élever en moyenne à 5,6 cents l’an dernier, alors
que la moyenne des autres villes québécoises était de 3 cents, selon le
constat de CAA-Québec. Pourtant, la loi de l’offre et de la demande
voudrait qu’au contraire, la marge soit plus faible dans les grands
que dans les petits marchés.
« Doit-on revisiter le principe à la base de l’économie de marché et
conclure que plus un marché est petit, plus il est normal d’y trouver
les meilleurs prix?
Si tel est le cas, il s’agit d’une bien mauvaise
nouvelle pour les Montréalais et les gens de Québec », ironise Sophie
Gagnon, directrice principale, relations publiques et gouvernementales,
de CAA-Québec. En fait, c’est la seconde année consécutive que l’on enregistre une
nette différence du prix à la pompe entre Montréal-Québec et les autres
villes du Québec. L’an dernier, la marge bénéficiaire a été de 5,6
cents par litre à Montréal-Québec; en 2008, elle avait été de 5,8
cents. En 2007, elle avait été de seulement 3,3 cents…
DES HAUSSES « INEXPLICABLES »
À 151 reprises sur 248 jours ouvrables à Montréal, le prix à la
pompe de l’essence ordinaire a été plus élevé que le prix réaliste
calculé quotidiennement par CAA-Québec. Ce ratio est en constante
progression depuis ces deux dernières années. À Québec, le ratio s’est
élevé l’an dernier à 107 reprises sur 248 jours ouvrables.
C’est en juin que les prix les plus élevés ont été observés, tant à
Montréal (116,4 cents par litre) qu’à Québec. Quant aux prix les plus
bas, ils sont survenus en janvier (74,5 cents par litre à Montréal). Curieusement, les prix sont très souvent à la hausse la veille de
congés et de weekends. Sur 52 semaines, le prix de l’essence ordinaire
a augmenté 15 fois le vendredi à Montréal, et « 9 de ces hausses
n’avaient aucune justification en regard des indicateurs pétroliers »,
souligne Mme Gagnon. Et sur les 8 longues fins de semaines de 2009,
Montréal a connu 5 baisses et 3 hausses.
« Les automobilistes assistent à des hausses considérables et à un
retard des baisses auxquelles ils seraient en droit de s’attendre »,
souligne Mme Gagnon, qui a adressé une lettre à Nathalie Normandeau,
ministre des Ressources naturelles et de la faune, pour lui demander de
remédier au problème.
Source : Olivier Shmouker