Frappé
par Anton Volchenkov en milieu de troisième période samedi, Michael
Cammalleri a ensuite effectué une vilaine chute. Son genou a cédé sous
le coup initial et sa cheville a ensuite encaissé le gros de l’impact
contre la bande. Dans l’entourage de l’équipe, hier, on gardait espoir de revoir
Cammalleri en uniforme avant la fin de la saison régulière. Il est
toutefois déjà acquis qu’il sera à l’écart du jeu d’ici la fin de la
trêve olympique. Mais personne n’écartait la possibilité que les nouvelles soient plus
graves, une fois l’analyse de l’examen par résonance magnétique
complétée.
Croisé à sa sortie du vestiaire, alors qu’il se déplaçait lentement à
l’aide de béquilles, Cammalleri affichait un air résigné. « J’espère que
ce ne sera pas trop sérieux », a-t-il lancé. Quand on lui a demandé si le genou et/ou la cheville étaient touchés,
l’attaquant n’a pas voulu répondre. « Je ne sais pas ce que j’ai le
droit de vous dire », a-t-il avancé en guise d’esquive. Vêtu d’un survêtement aux couleurs du Canadien, Cammalleri avait la jambe droite emprisonnée dans un coussin protecteur.
LOURDE PERTE
Bon dernier dans la LNH avec 81 buts seulement à cinq contre cinq, le Canadien se retrouve privé de son meilleur buteur.
Cammalleri domine l’équipe avec 26 buts, dont 16 ont été enfilés au
Centre Bell. Quatre de ces buts ont été marqués en attaque massive et
quatre ont donné la victoire au Tricolore.
Déjà privé de son ailier droit Andrei Kostitsyn (12 buts), Tomas
Plekanec a affiché une moue significative lorsqu’on lui a demandé de
commenter la perte de Cammalleri, qui pourrait être prolongée.
« On perd notre meilleur marqueur, notre meilleur joueur. On n’a pas
encore de détails, on espère que cette absence soit la plus courte
possible, mais c’est évident qu’elle représenterait une très lourde
perte pour l’équipe. On semble incapable de pouvoir compter sur une
formation complète », a indiqué Plekanec.
RAPPEL, PERMUTATIONS, TRANSACTION
Pendant que Cammalleri et ses coéquipiers profitaient d’une journée de
congé, l’entraîneur-chef Jacques Martin jonglait avec les solutions
qu’il devra concocter pour pallier, un tant soit peu, la perte de son
franc-tireur. Embauché à titre de joueur autonome, Cammalleri a obtenu
un contrat de cinq ans qui lui garantit un salaire de 6 millions par
saison. L’Ontarien de 27 ans était en voie de devenir le premier
marqueur de 40 buts du Tricolore depuis Vincent Damphousse, en 1993-1994.
La première solution consisterait à scinder le premier trio piloté par
Scott Gomez et complété par Brian Gionta et Benoît Pouliot. Gionta ou
Pouliot pourrait être associé à Plekanec, alors que Jacques Martin
pourrait confier à Sergei Kostitsyn et des vétérans comme Travis Moen,
voire Mathieu Darche, des rôles de soutien au sein de l’autre trio. Cédé aux Bulldogs de Hamilton dimanche dernier, Matt D’Agostini a été rappelé hier. Il offrira une autre solution de rechange.
Cela dit, la gravité de la blessure dictera la réaction que devra avoir
le Tricolore en marge de cette autre blessure sérieuse à frapper cette
année, après les pertes prolongées d’Andrei Markov, Ryan O’Byrne, Hal
Gill, Brian Gionta et Andrei Kostitsyn. La perte définitive de Cammalleri forcerait le directeur général Bob
Gainey à se tourner vers une transaction. Parce que la masse salariale
de son équipe flirte dangereusement avec le plafond imposé par la LNH,
Gainey peut difficilement bouger pour le moment. Mais en dégageant le
salaire de Cammalleri une fois son nom inscrit sur la liste des blessés
à long terme, Gainey pourrait partir à la recherche d’un joueur « de
location » pour compléter l’année.
est loin d’avoir une semaine facile devant lui. Il recevra demain les
Canucks de Vancouver, avant de se rendre à Boston pour le premier de
deux matchs face aux Bruins cette semaine. La troupe de Claude Julien
sera au Centre Bell, dimanche, au lendemain de la visite de Sidney
Crosby et des Penguins de Pittsburgh.
Source : François Gagnon