Il
y a un paradoxe. En même temps que les femmes ont des revendications légitimes,
elles se contredisent par leur dépendance à l’homme. Et qu’on ne vienne pas me dire le contraire. Tous les magazines féminins qui édictent les canons de la beauté et
de la consommation n’ont qu’un but en tête, profiter de votre manque de
confiance chronique. Vous voulez tellement plaire au mâle. Qu’il daigne vous
jeter un regard appuyé, même si vous faites semblant de vous en offusquer. Dans
dix jours exactement, ce sera
Saint-Valentin. Comme
monsieur, qui choisira le restaurant et qui paiera la facture.
J’ai toujours dit
qu’on considérera comme une réelle avancée sociale quand une femme prendra le
téléphone pour appeler un mec et l’inviter dans un resto à ses frais… à elle.
Pour tous les hommes interviewés, c’est actuellement de la pure fiction. Et
attention, ce n’est pas une question de portefeuille. Je connais une haute
fonctionnaire du système éducatif québécois, avec qui je sors de temps en
temps, et qui gagne une sacrée retraite. Vous devriez lui voir le condominium
dans le Vieux-Montréal. Du 400 000 au moins. Pensez-vous que cette femme de
tête m’appelle avec des suggestions de son crû? Never. C’est toujours moi qui
établi le programme. Une fois, elle m’a payé un Subway. Ça ne m’était jamais
arrivé qu’une femme débourse quelque chose d’aussi important pour moi. Et j’ai
54 ans. C’est vous dire le caractère exceptionnel de la chose.
Jusqu’à un
certain point, les hommes ne détestent pas montrer leur
« supériorité » en allongeant les dollars. C’est pas comme ça qu’on
va changer le monde. Car l’homme est ainsi fait, qu’il est en rut perpétuel et
qu’il ferait tout arracher un moment d’extase. Et si à l’issu du repas il fait
montre de son désir. Oh là là! Madame va se montrer de bien mauvaise foi
(sachant fort bien au fond pourquoi le mâle a tout organisé) en lui assénant la
réplique que nous avons tous connu, nous les bipèdes à deux pattes poilus :
« Écoute, ce n’est pas parce que j’ai accepté ton invitation à souper que
je suis obligée de coucher avec toi ». Et le gars de rentrer bredouille,
la… entre les deux jambes. La pornographie a encore de belles années devant
elle. Chères dames, vous encaisserez le coup comme vous voudrez, je trouve la
prostituée (sur laquelle vous crachez) plus honnête. Au moins, avec celle qui
tarife ses charmes, plus tu lui montrera des $$$, plus elle t’en montrera.
Tandis que vous, pourquoi profitez-vous tout le temps? Pour changer le cours
des choses et qu’à la fin, le monde puisse évoluer réellement, Mesdemoiselles
et Mesdames, faites chauffer vos cartes de crédit pour l’homme de votre choix.
Là, on parlera de véritable féminisme épanoui. C’était mon tendre message pour
vous…