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Mais qu’a bu le canadien?

Une autre chose est sûre, si les Brock Trotter, David Desharnais et
Ryan White de ce monde continuent à jouer de la sorte, il sera
difficile pour Bob Gainey de renvoyer ces joueurs dans les mineures. Réunis
au sein de la même unité, les trois petits attaquants ont littéralement
dominé les adversaires, peu importe leurs couvreurs. « On se
parle, on sait où on se place sur la glace, a commenté Desharnais. On
se parle beaucoup et c’est moins intimidant et plus facile de jouer
ensemble que d’être mélangé aux autres. C’est la meilleure chose qui
pouvait nous arriver ».

Peut-être fouetté par cet apport
d’énergie nouvelle, le Canadien a offert une performance brillante de
bout en bout, ne laissant jamais la moindre chance aux Penguins
d’imposer leur style de jeu ou de faire valoir leur talent,
théoriquement supérieur. Le jeune White a même tenu son bout en
fin de troisième, lorsque le vétéran Bill Guerin s’est littéralement
jeté sur lui, afin de passer un message aux hommes en rouge. « On ne peut pas se permettre de jouer avec un sentiment de
peur, a commenté White. Pour jouer du bon hockey, il ne faut pas avoir
peur de travailler, ou on risque de se blesser et de se salir les
mains. C’est comme ça qu’on gagne des matchs ».

Preuve du bon travail effectué par les hommes de Jacques Martin, les
Montréalais ont dominé 32-21 au chapitre des lancers au but. Énorme
contraste avec les deux précédentes victoires du club, alors que
Jaroslav Halak avait dû effectuer 45 arrêts chaque fois, pour donner
les deux points à son équipe. « Qui aurait pensé, avec le nombre de lancers qu’on venait d’allouer
dans nos derniers matchs, que c’est contre les Penguins qu’on en
donnerait le moins, a commenté Mathieu Darche, auteur de son deuxième
but de la campagne. Tout le monde a vraiment travaillé fort ».

Par
ailleurs, Darche sera de la formation demain. Il disputera alors un
dixième match avec l’équipe et devrait passer par le ballottage
avant d’être retourné à Hamilton. Parions que, s’il continue son bon
travail, Darche restera au Québec jusqu’à la fin de la saison. Pour sa part, Martin se voulait élogieux à l’égard de ses joueurs, au terme de la rencontre. «
Ce que j’ai vraiment aimé du match, c’est la façon dont on a commencé
et qu’on a travaillé du début à la fin. On les a dominés à tous les
chapitres ». L’entraîneur avait également de bons mots pour ses
trois nouveaux joueurs, qui ont causé de véritables maux de tête aux
Penguins tout au long de la rencontre. « Ce que les jeunes nous
ont apporté aujourd’hui, c’est de l’énergie et c’est ce qu’on s’attend
de joueurs qui tentent de percer notre alignement, a poursuivi le
pilote montréalais. Il faut donner crédit à un joueur comme Desharnais
qui a commencé, à la manière d’un Martin St-Louis, dans la Ligue de la
côte Est ».

Surprenant premier vingt

Loin d’être
reconnu pour ses débuts de match flamboyants, le Canadien a fait plaisir
à ses partisans en rompant avec cette habitude, grâce à
un but inscrit dès la première séquence du match. Dès la 29e
seconde de jeu, Tomas Plekanec a profité d’une chute de Marc-André
Fleury, derrière son filet, pour pousser la rondelle dans une cage
laissée béante. À la défense de Fleury, il faut dire que Darche
n’a fait rien de moins que son travail en provoquant la chute du
gardien, ce qui a soulevé l’ire du Sorelois. Ses plaintes auprès des
officiels n’ont rien changé, puisque ni Dan Marouelli ni Steve Kozari
n’ont vu un geste répréhensible sur la séquence.

L’avance des
Montréalais a toutefois été de bien courte durée. Trente-deux secondes
plus tard, Jordan Staal a profité d’une chute de Ryan O’Byrne pour
s’amener seul devant Jaroslav Halak, qui a stoppé le tir initial avant
de voir Pascal Dupuis pousser le retour de lancer au fond du filet. Les
officiels ont dû consulter la reprise vidéo, puisque Dupuis semblait
avoir redirigé le disque avec sa main, mais il n’en était rien. La période a été disputée sous le signe de l’intensité, alors que le jeu se déplaçait rapidement d’une zone à l’autre. Surprise,
contrairement à ce qui a été vu au cours des derniers matchs, le
Canadien a tout de même donné un peu de repos à Halak en première
période, alors qu’il a dominé 11 à 7 au chapitre des lancers.

Les
trois nouveaux venus, Desharnais, White et Trotter ont bien fait dès
leur première présence en bourdonnant en territoire adverse, mais n’ont
pu trouver le fond du filet. Desharnais a même failli s’échapper, mais
il a été rejoint juste au moment où il allait décrocher son tir. Peut-être
que Fleury a été un peu chamboulé par la mise en échec de Darche, parce
que son jeu a ensuite semblé couci-couça. Souvent, le cerbère des
Penguins a semblé hors de position, mais a tout de même su limiter les
dégâts.

Poursuivre le bon travail

Loin d’être un
leurre, le bon travail du Canadien, lors du premier vingt, s’est
poursuivi en deuxième période, alors que tout le monde a mis l’épaule à
la roue, afin d’imposer le rythme montréalais aux visiteurs en
provenance de Pittsburgh. Efficace en défense le temps venu et
attaquant avec beaucoup de mordant, le Canadien a eu le meilleur lors
du deuxième engagement, grâce à un jeu rapide et à une vitesse
d’exécution outrepassant celle des Penguins. Le hockey est un
jeu d’équipe et la Sainte-Flanelle en a fait la démonstration lors de la
période médiane. Après que Halak eut stoppé un lancer dangereux, Roman
Hamrlik s’est emparé du retour et la refilé à Brian Gionta, qui se
trouvait derrière la défense adverse. S’amenant à toute vitesse devant
Fleury, Gionta a glissé le disque entre ses jambières avant d’aller s’écraser dans la bande.

Le
petit attaquant a semblé vouloir rester sur la glace, mais s’est
finalement relevé en grimaçant pour célébrer avec ses coéquipiers. «
Ça n’a pas vraiment fait mal, a déclaré Gionta après la rencontre. En
fait, un peu, mais quand tu marques, ça ne fait pas mal ». Le
trio des Bulldogs a continué son bon boulot amorcé au premier
engagement, en bourdonnant en territoire adverse. Les attaquants au
format miniature ont donné du fil à retordre à la défense en blanc à
chacune de leur présence sur la glace. Leurs efforts ont même
été à l’origine d’une pénalité à Brooks Orpik, qui a offert au Canadien
l’opportunité de doubler leur avance.

Évoluant à
cinq contre quatre, ils ont profité de l’espace supplémentaire pour
bien s’installer en zone adverse et c’est finalement Scott Gomez qui a
inscrit sont huitième de la saison en poussant un disque libre derrière
Fleury, pour porter l’avance montréalaise à deux. « Les trois
gars qui ont été rappelés ont très bien joué en deuxième, a tenu à
mentionner Darche. Il y a eu trois ou quatre punitions d’appeleées contre
les Pens lorsqu’ils étaient sur la glace et ça, c’est grâce à leur
intensité ». Dominés jusque-là, les toujours dangereux Penguins
n’avaient pas l’intention de rentrer au vestiaire avec un pointage de
3-1. Peu occupé jusque-là, Halak a semblé chancelant en échappant un
tir de Bill Guerin, qui a permis aux visiteurs de se rapprocher à un but. Sur la séquence, Sidney Crosby a obtenu sa 300e mention d’aide en carrière.

Conclure en beauté

Loin
de relâcher l’accélérateur, les troupiers de Jacques Martin se sont
lancés sur la glace le couteau entre les dents, avec l’intention de
terminer la rencontre de la même façon qu’ils l’avaient amorcée. Récompensé
pour ses efforts constants, Darche est parvenu à tromper la vigilance
de Fleury, qui a été à sa droite par un tir aux apparences anodines. À
la suite de ce but, Fleury a été chassé du match au profit de Brent
Johnson. « J’avais eu plusieurs chances en première, mais là, le
moment était bien choisi pour finalement donner à notre équipe le but
de plus qu’il nous fallait », a commenté celui qui a inscrit son
deuxième filet de la saison sur la séquence.

Une fois de plus,
ce filet a été le fruit du bon travail défensif de l’équipe, qui venait
de forcer le revirement en zone neutre grâce à un positionnement
impeccable. Question d’accueillir le nouveau cerbère des Pens
comme il se doit, Gionta a inscrit son deuxième du match, son seizième
de la saison. Complètement dominés, les Penguins ont bien réduit
l’écart en fin de rencontre, lorsque Evgeni Malkin s’est présenté seul
devant Halak, mais ce fut trop peu trop tard pour l’équipe de la
Pennsylvanie. Super Bowl oblige, le Canadien affrontera dimanche les Bruins, à 15 h.

Les
Penguins affronteront quant à eux les dangereux Capitals, à Washington. En
raison des conditions climatiques difficiles dans le nord-est des
États-Unis, les Penguins ont quitté la région montréalaise à bord d’un
avion en direction de Newark, d’où ils continueront le voyage en
autobus. Le périple entre Newark et Washington devrait prendre environ
six heures, ce qui pourrait potentiellement poser problème aux Pens.

Source : RDS