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Risque environnemental majeur

« Les conservateurs font tout
à l’envers. Ils ont décidé de transférer le pétrole brut issu des sables
bitumineux vers les États-Unis. Au détriment de nos emplois, en gaspillant nos
richesses naturelles, et en nous faisant courir un grand risque environnemental », déclare Thomas
Mulcair. Le pipeline Montréal-Portland permettait de conduire vers
les raffineries montréalaises le pétrole brut amené depuis le port américain de
Portland. Comme 3 autres oléoducs canadiens reliés aux États-Unis. Mais cela
est presque chose du passé.

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement
fédéral conservateur a décidé d’utiliser ces 4 tuyaux dans l’autre sens. En
direction des États-Unis. Le pipeline de Montréal va être utilisé
désormais  en direction de Portland. Pour
y faire transiter le pétrole gluant issu des sables bitumineux. Depuis
l’Alberta, via Montréal. Pour le faire raffiner aux États-Unis, soit près de
800 000 barils par jour vers les États-Unis, pour le seul pipeline Montréal-Portland.
Une quantité de pétrole que l’on ne traitera plus au Canada. Ce qui entraînera
notamment la fermeture de la raffinerie Shell de Montréal, la perte de milliers
d’emplois et va menacer toute la filière pétrochimique montréalaise. Mais pour
pouvoir le faire transiter vers Portland par le pipeline existant, ce pétrole
plus lourd et plus gluant nécessite une haute pression, donc l’installation
d’un système de pompage installé en Estrie, à Dunham.

« Le problème majeur
est que ce pétrole bitumineux devra transiter par un tuyau d’acier datant d’une
autre ère, des années 50. Un pipeline qui ne correspond absolument pas aux
normes actuelles », estime Thomas Mulcair. « En l’utilisant de façon
intensive, une telle structure présente un risque environnemental. Ce type de
pipeline a déjà produit des fuites en Russie, en France et au Canada, non
seulement dans la nappe phréatique, mais aussi en affectant la qualité des
terres agricoles. Ainsi, les dégâts en Alberta sont tels, que l’on ne peut plus
y faire pousser des betteraves. On joue avec le feu, puisque même des aires
naturelles protégées sont menacées. Les bris de ce pipeline sont une
préoccupation sur toute sa longueur, depuis Montréal jusqu’à Portland ».

MONTRÉAL VA SOUFFRIR, COMME L’ENSEMBLE DU PAYS

Ce n’est pas non plus une politique durable, puisque les
ressources naturelles pétrolières, l’environnement et l’économie sont
sacrifiés  au détriment du Canada, en
laissant les seuls bénéfices de leur exploitation aux États-Unis. « Les
conservateurs font exactement l’inverse de ce qu’il faudrait faire »,
clame Thomas Mulcair. « Tous les pays feraient tout pour ajouter de la
valeur.  Nous ne préservons pas le
pétrole comme bien. Nous continuons avec notre esprit de colonisés ».
Montréal et le Canada perdent beaucoup, sans contrepartie, c’est le moins que
l’on puisse dire. Ou plutôt en étant soumis à des risques catastrophiques et
des pertes définitives.

La conséquence de cette politique, pour le politicien
fédéral, est aussi de renforcer artificiellement le huard. Avec la pénalisation
que cela entraîne pour nos produits manufacturés. Les dollars américains que
reçoit le Canada ne tiennent pas non plus compte des coûts entraînés par ces
décisions. Le risque environnemental, l’exploitation des ressources naturelles,
le sacrifice de nos emplois, tout cela n’est pas comptabilisé et crée une perte
sèche pour le pays. C’est aussi un handicap pour l’avenir, puisque dans le
cadre de l’Accord de Libre Échange Nord-Américain, il faudra que le Canada
respecte le principe de proportionnalité en cas de baisse de livraison vers les
États-Unis. Dans ce cas, les livraisons vers le Canada devront diminuer
également. « Si demain on voulait réduire les livraisons aux États-Unis,
il faudrait réduire également la livraison de pétrole brut au Canada ».
Thomas Mulcair estime cette attitude du gouvernement conservateur comme un
poids pour l’avenir.