Et non pas une équipe bataillant de peine et de misère, année après année, pour se faufiler en séries. Et malgré toutes les difficultés rencontrées ces deux dernières
saisons, le Canadien se rapproche à ses yeux de cette catégorie
d’équipes stables comme le roc. « On va pouvoir y accéder très prochainement avec le groupe qu’on a », a soutenu Gauthier, 56 ans. Le Montréalais d’origine a traîné ses valises aux quatre coins de
l’Amérique, depuis le début de sa carrière dans la LNH, amorcée avec
les Nordiques. Hier, c’est un homme heureux, mais très conscient des lourdes
exigences de son nouveau poste qui s’est présenté devant les médias.
« C’est un honneur pour moi d’accepter le poste de directeur-général
du Canadien, a-t-il confié d’emblée. Travailler dans la Ligue nationale
a toujours été un honneur pour moi. C’est un honneur encore plus grand
d’être directeur-général. Et c’est le plus grands des honneurs de
travailler comme directeur-général pour le Canadien de Montréal ».
BILINGUISME PARFAIT
Dans l’histoire du club, ce sera fort assurément le
directeur-général maîtrisant avec le plus d’aisance les deux langues
officielles. Et Pierre Boivin n’a pas manqué de souligner l’importance
capitale de cette qualité dans la sélection d’un candidat. C’est la
moindre des choses, a-t-il indiqué, considérant que de « deux tiers à
trois quarts de nos partisans et clients sont francophones ».
D’après Boivin, Gauthier était le choix tout indiqué pour prendre la relève de Bob Gainey. « On le connaissait bien et il a beaucoup d’expérience dans cette
position et une grande maturité, a mentionné le président du Canadien.
Et sa feuille de route est assez impressionnante dans plusieurs des
champs importants de réussite pour bien construire la structure d’une
équipe gagnante ».
« Très peu de gens peuvent faire ce travail, enchaîne Boivin. La
plupart ont des contrats et ne sont pas disponibles. Par chance, la
personne répondant le mieux aux critères de l’emploi était déjà dans
notre organisation ».
VIEUX COMPLICE
Gauthier retrouvera son vieux complice Jacques Martin. Occupant
respectivement les mêmes fonctions qu’aujourd’hui, les deux hommes de
hockey avaient façonné la relance des minables Sénateurs d’Ottawa, au
milieu des années 1990. « J’aime notre équipe et l’organisation et je suis très confortable
avec Jacques Martin et son groupe d’entraîneurs, indique Gauthier. Je tiens à remercier Bob, qui m’a amené ici il y six ans et demi.
J’ai beaucoup appris de lui et je suis très heureux qu’il demeure avec
nous pour nous aider. C’est un grand ami. Maintenant, dès qu’on va sortir d’ici, on va relever nos manches et se mettre au travail », promet-il.
Gauthier déménagera prochainement sa famille de Philadelphie
à Montréal. Dans le cadre de ses fonctions d’adjoint, il demeurait dans
cette ville et suivait assidûment les activités de la LNH sur la côte Est.
Après trois saisons comme directeur-général à Ottawa,
Gauthier avait assumé le poste de président (et directeur-général) des
Mighty Ducks, de 1998 à 2002; c’est d’ailleurs à Anaheim qu’il avait
fait ses premières armes comme gestionnaire d’un club de hockey, de
1993 à 1995, en tant qu’adjoint au d.g.
Sous la gouverne de Gainey, nommé en 2003, le Canadien a
affiché un dossier de 241 victoires, 176 défaites, 46 revers en
prolongation et 7 matchs nuls. L’équipe a pris part aux séries
éliminatoires à quatre reprises en cinq saisons et a remporté un
minimum de 40 victoires à chaque campagne, terminant au premier rang de
l’Association de l’Est en 2007-08.
Source : Denis Poissant