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Fabienne colas fait annuler les frais interurbains de vidÉotron

Comédienne, connue des téléspectateurs  de séries de Radio-Canada. (L’Auberge du Chien Noir, Virginie, Supers Mamies, Watatatow), elle est aussi apparue dans des films connus au Québec, comme « Jack Paradize » avec Roy Dupuis, « Convoitises », « Comment Conquérir l’Amérique en une Nuit », de son compatriote le renommé Dany Laferrière, et « Profonds Regrets-Deep Regrets », un film haïtien tourné en Floride. Fabienne Colas revendique en effet ses origines haïtiennes.
À Montréal, elle est à l’origine du festival du film haïtien et du festival black.

La Fondation
Fabienne Colas
est devenue un intervenant important dans la
promotion du cinéma, de l’art et de la culture d’Haïti sur la scène
internationale.

UNE DÉCHARGE D’ADRÉNALINE

Le séisme qui a détruit son
pays et tué plus de 200 000 personnes a été pour elle comme une décharge
d’adrénaline. « Il n’y a pas un Haïtien à Montréal qui ne connaît pas une
victime du séisme en Haïti. Et je ne connais pas un Montréalais qui ne connaît
pas au moins un Haïtien », déclare-t-elle. Il fallait qu’elle agisse.
Cette femme d’action sait faire avancer les choses. « Moi, ce qui
m’intéresse, c’est de mettre mon énergie au service des bonnes causes. Je ne
veux pas être une porte-parole, je veux que ça bouge. Il faut trouver des
solutions ». Fabienne Colas est l’une des rares figures féminines qui s’est
imposée depuis le séisme dans son pays d’origine.

Premier exemple : les
communications téléphoniques. Il fallait aider les Haïtiens de Montréal pour
qu’ils puissent téléphoner, rejoindre leur famille. Fabienne Colas suggère que
Vidéotron et Bell annulent les frais interurbains de Montréal vers Haïti. Elle
obtient de Vidéotron la suspension des frais d’interurbains entre le Québec et
Haïti du 12 janvier au 12 février.

Deuxième exemple :
Fabienne Colas a plaidé  avec succès
auprès des gouvernements fédéral et provincial pour faciliter l’immigration
d’Haïtiens proches de familles qui habitent déjà Montréal. En élargissant la
notion de personnes proches.

Troisième exemple :
l’organisation de l’accueil. Elle plaide pour obtenir plus
d’aide de l’administration Tremblay. Pour que la mairie de Montréal puisse
aider les nouveaux arrivants.

TÉMOIGNAGES

Ceux de son père, le
photographe Ulric Colas Joseph, qui a assisté au séisme : « Papy,
es-tu vivant? », lui a-t-elle demandé par téléphone dans l’émotion,
lorsqu’elle a pu le joindre 12 heures après le séisme. Et aussi de son conjoint
Émile Castonguay, qui a été sur place pour aider ses proches.

Avec des révélations
accablantes. Que l’on ne voit ni n’entend sur les grands médias. Les Haïtiens
sont déçus de l’aide humanitaire, du manque de sécurité dans la distribution de
cette aide. Une aide humanitaire mal organisée, mal structurée. Principales
responsables : les forces armées étrangères venues en sol haïtien.
Extraits des témoignages : « Je n’ai pas vu beaucoup de soldats
organiser la distribution de nourriture. L’armée n’a pas rempli son rôle
d’organisation. Il y a de belles lignes de casques bleus, mais on oublie les
gens.

Les aliments sont jetés depuis les camions dans une cohue totale. Les
soldats obligent ainsi  les gens à courir
pour leur bouffe. Les enfants se font frapper. Les adultes souffrent. On les
fait marcher, y compris une femme enceinte porteuse d’un sac de nourriture de 50 livres. Pendant ce
temps, 12 000 américains sont passés sur la route principale sans s’arrêter,
alors que l’on distribuait la nourriture comme à des animaux. On ne voit pas
cela, à la télé… »

« AVOIR ÉTÉ SES PATRONS, JE L’AURAIS CONGÉDIÉ »

Le chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé,
a dénoncé la passivité des Haïtiens, des propos qui ont choqué Mme Colas. « Il
m’a déçue. Il a un manque de culture, de logique », dit-elle. Elle trouve aussi
dommage que le journaliste se soit servi du canal de La Presse pour tracer un
tel constat. « Avoir été ses patrons, je l’aurais congédié », affirme-t-elle. Pour elle, le peuple haïtien est un peuple fier qui ne peut se compter sur son
gouvernement, car celui-ci ne peut rien lui donner : pas d’aide sociale, pas d’électricité.
L’ancienne Miss Haïti et mannequin dit être un « témoignage vivant » que les
Haïtiens ne sont pas un peuple passif.

Source : Lametropole.com et Radio-Canada