était poursuivi pour avoir caché au fisc un montant de 5,2 M$.
L’argent se trouvait dans trois comptes bancaires suisses ouverts avec
des prête-noms. Cette évasion fiscale remontait à plus de 15 ans. Jeudi,
au palais de justice de Montréal, il a fallu moins de 15 minutes pour
que le dossier au fisc du présumé mafioso devienne en règle. Les
infractions reprochées à Nicolo Rizzuto, père du présumé chef de la
mafia montréalaise, Vito Rizzuto, et grand-père de Nicolo Rizzuto fils,
remontent aux années 1990.
En 1994 et 1995, Rizzuto a encaissé
des revenus en intérêts de 627 906 $ dans des comptes bancaires à
l’étranger et a omis de les déclarer. La police a découvert l’existence
de ces comptes de banques au milieu des années 1990, mais n’a pas mené
à terme son travail. Une enquête avait été ouverte conjointement par
les autorités suisses et la Gendarmerie royale du Canada. En
septembre 1994, la femme de Rizzuto, Libertina Manno-Rizzuto, avait
même été détenue à Lugano, ville suisse située à proximité de la
frontière avec l’Italie. Elle avait été emprisonnée durant six mois,
puis a été libérée sans qu’aucune accusation ne soit déposée.
Le
fisc n’a appris l’existence des comptes bancaires qu’en 2006, soit
lorsque Rizzuto – tout comme plusieurs autres personnes – a été arrêté
lors de l’importante opération policière Projet Colisée. Le 1er février
dernier, un juge a finalement autorisé que des accusations soient
portées. « Revenu Canada s’est intéressé à M. Rizzuto, en raison du
Projet Colisée », a affirmé aux journalistes l’avocat de la Couronne
,Yvan Poulin, à sa sortie de la salle d’audiences. « L’agence s’est
intéressée à cette affaire et a dépoussiéré, si vous voulez, ses vieux
dossiers ». Nicolo Rizzuto aurait pu être jeté en prison, mais Me
Poulin a expliqué que les peines d’emprisonnement étaient rares, dans de
tels cas.
Dans un communiqué de presse diffusé jeudi, l’Agence du
revenu du Canada a indiqué que Rizzuto avait payé une amende de 209 000
$ et environ 154 00 $ en impôts dus. L’amende imposée représente 135 % des impôts que le présumé mafioso devait au gouvernement
fédéral. Jeudi, Rizzuto a également profité de l’occasion pour
régler, pour un montant non dévoilé, une poursuite au civil intentée
par les agences de revenu fédérale et québécoise.
Rizzuto a
quitté discrètement le tribunal, et son avocat a tout simplement dit
qu’il était content que cette affaire ait été réglée à la satisfaction
de toutes les parties. Ces déboires s’ajoutent à deux drames
récemment survenus dans la vie de Nicolo Rizzuto, soit l’emprisonnement
pour meurtre aux États-Unis de son fils Vito, et l’assassinat, le 29
décembre, à Montréal, de son petit-fils Nicolo.
Source : PC