TOUTE VÉRITÉ EST BONNE À DIRE
Hier matin, en prenant mon café, je regardais le triplex en face, qui donne sur ma ruelle. J’ai compté pas moins de huit chats bien gras sur les différents
étages. Une véritable convention. Je précise en partant que j’adore les chats.
Ce sont de merveilleuses bêtes au design parfait, mais préférables à la
campagne. Car en ville, abandonnés par vos soins (levez la main celui qui a mis
le premier chat dehors et qui s’est reproduit par milliers), c’est rendu un fléau
odorant.
Vous vous plaignez de la cigarette? Que dire du musc des félins qui
viennent marquer leur territoire sur votre balcon? Ou encore le simple pipi. Quand ce ne sont pas les crottes qui parsèment votre cour arrière. On les
aime tellement, nos petits félins, que lorsque l’on se rend compte qu’il y a
trop de poils dans la maison (autre calamité), on s’en débarrasse au
premier désagrément. Pire encore, il y a le meilleur ami du chat, le
vétérinaire, avec sa panoplie de soins (car la bête, chasseur inné, développe
des maladies en appartement), qui vous suce la dernière cenne de votre portefeuille.
Un jour, une secrétaire de vétérino me téléphone pour me signifier que c’était
le temps du vaccin de rappel de mon minou Rolex (j’en avais deux, l’autre
s’appelait Timex. Devinez lequel avait l’air le plus frappé?). Je lui ai
répond,u hors de moi : « Dites donc Madame, quand le chat est né, est-ce
qu’il était ainsi fabriqué à sa naissance qu’il a toujours besoin du
vétérinaire avec lui Me semble que les mammifères s’arrangent entre eux ».
LES PETS SHOP DU DIABLE
Ils
sont la source du problème. On expose les gentils petits chats qui batifolent
entre eux. Scènes hautement attendrissantes. 35 $ vaccin compris. C’est écrit.
On ne vous dit pas ce que cela va vous en coûter en dégriffage, en vaccin,
en croquettes, en litière et quoi encore. Moins cher qu’une voiture, me direz-vous et
moins embarrassant qu’un humain, me direz-vous également, mais que de problèmes à sa
façon. Donc on s’amuse à les regarder jouer, ces jolis chats de gouttière venus
des usines de production de chats (ce que j’envie des chats, c’est qu’eux, ils
font l’amour souvent). Puis à la première irritation, paf ! Voilà le chat dehors.
Ouste la bestiole. Fatigué du poil sur mes tapis, mes oreillers, le dessous du
frigidaire (un proche a failli passer au feu, car trop de poils accumulés sous
le frigo, dont le moteur chauffait dangereusement) et hop! Disparition du minou.
Ce sont nous qui sommes pris après avec vos gestes irresponsables, pris en
otages avec les odeurs félines persistantes. Tiens, je vais me mettre à
l’invention d’un appareil répulsif qui fera fuir les chats à la ronde. Je
deviendrai de la sorte millionnaire. Et pour remercier le chat de m’avoir rendu
au niveau d’un Paul Desmarais, je me contenterai d’exposer dans mon corridor un
chat… en photo! Avec la mention « pour faveurs obtenues ».