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BiodiversitÉ À montrÉal en 2010

Pour annoncer
le tout, le CORIM a organisé, le 4 février dernier, un déjeuner-causerie à
l’Hôtel Omni Mont-Royal avec Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la
Convention sur la diversité biologique. L’ONU, la Ville de Montréal, le CORIM et autres
« gros » noms vous impressionnent-ils? Ont-ils votre confiance pour
traiter avec crédibilité de sujets importants comme la biodiversité? Vos élus
savent-ils bien vous représenter? Et savez-vous ce qu’il se passe lors d’un
déjeuner-causerie « sérieux » à 95 $ le couvert (prix régulier), tel
que celui du 4 février dernier?

Au déjeuner-causerie du CORIM, M. Djoghlaf est arrivé bien
préparé avec une belle projection visuelle de qualité professionnelle. Il a
annoncé que les pertes de biodiversité (végétale et animale) seraient
actuellement mille fois plus rapides que la normale et que 60 % des
écosystèmes examinés seraient dégradés. Et bien entendu, la survie de
l’humanité dépend de la protection de la biodiversité. La situation est grave
et mérite donc une intervention immédiate.

D’après M. Djoghlaf, lors de sa présentation, LA
cause de la perte de biodiversité serait les changements climatiques. Mais
vous avez sans doute déjà entendu dire que les gaz à effets de serre sont
supposés être la cause de la cause, n’est-ce pas? Évidemment, la cause de la
cause de la cause serait VOUS! Attendez-vous alors à entendre parler
prochainement de moyens supplémentaires pour vous soutirer de l’argent!

Mais auriez-vous une poignée dans le dos? On vous laisse
croire de manière polie, en veston-cravate, que la surpêche serait causée par
les changements climatiques comme le seraient aussi les coupes à blanc, les
déversements toxiques dans les cours d’eau et dans l’air, les sites
d’enfouissements, la surconsommation et tout le reste que vous pouvez
imaginer. En questionnant directement M. Djoghlaf sur cette logique boiteuse,
il m’a répondu qu’évidemment, les changements climatiques ne sont pas LA cause,
mais il manquait de temps pour le dire. (!!!)

La cerise sur le « sundae » appartient à Alan
DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, vice-président du comité
exécutif à la Ville de Montréal et responsable des finances et du Développement
Durable. Il a pris le micro en introduction pour présenter en anglais seulement
M. Djoghlaf, qui a parlé à son tour strictement en français. Parler franglais
aurait été moins élégant de la part de M. DeSousa, mais certainement plus
respectable et surtout, plus crédible pour annoncer l’année de la biodiversité!
Si la Ville de Montréal ne reconnaît pas que notre espèce de langue française
est menacée de disparition, je me demande comment seront reconnues les autres
espèces (végétales et animales) qui ne paient pas de taxes et qui ne rapportent
pas de « bidou ».

Pour sauver la biodiversité, passons de la biodiversion à la
biovérité!