directeur adjoint du Service de police de la Ville de Montréal, Jacques
Robinette, a rappelé, mardi, que le dernier incident date du 25
janvier, mais que rien n’indique que les attaques sont terminées. « Il
existe beaucoup d’hypothèses », a déclaré M. Robinette après une
conférence de presse sur les gangs de rue à Montréal. « Il y a
l’hypothèse de deux clans différents de la mafia, celle de deux clans
de la mafia de la même origine, celle de la mafia contre les gangs de
rue, et c’est possible que toutes ces hypothèses soient bonnes ».
L’une
de ces théories est que la mafia calabraise de Toronto pourrait tenter
de prendre pied à Montréal en déstabilisant le clan sicilien qui y
règne. Autrefois toute-puissante, la famille Rizzuto a réussi à
imposer son autorité sans trop de problème depuis le début des années
80. Mais récemment, elle a été ébranlée par une série de procédures
judiciaires, ainsi que par le meurtre de Nick, le fils aîné de son chef
présumé, Vito Rizzuto.
M. Robinette a indiqué qu’aucune avenue
n’était négligée et qu’une équipe de plus de 20 enquêteurs spécialisés
dans les crimes majeurs, les incendies criminels et les gangs de rue
étudiaient les attaques commises contre les cafés italiens. Selon lui,
les attentats pourraient avoir l’air, au premier coup d’oeil, d’émaner
d’une lutte pour le trafic de la drogue. Mais il y a également une
tentative d’intimidation claire dans chacun d’eux, a-t-il ajouté.
Aucune
des 18 attaques dans des cafés italiens au cours des derniers mois n’a
causé de dommages importants ou fait des victimes. « Pour le moment,
d’après nous, il ne s’agit que d’intimidation », a affirmé Jacques
Robinette. Les experts qui se sont penchés sur l’épidémie
d’incendies criminels et l’assassinat de Nick Rizzuto en décembre
croient que des bandes rivales tentent de s’arroger le pouvoir de la
mafia montréalaise, qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. La
plupart des hauts dirigeants du clan Rizzuto sont derrière les barreaux
et Vito Rizzuto lui-même purge une peine dans une prison américaine
jusqu’en 2012.
L’arrestation d’un jeune homme de 18 ans lié aux
gangs de rue, seule personne à avoir été accusée relativement aux
attaques, semble faire pencher la balance du côté de cette hypothèse.
Mais le directeur adjoint Robinette a souligné que les membres des
gangs de rue pourraient avoir été embauchés par les différents clans de
la mafia, afin de les épauler dans leur lutte.
Source : PC