l’achalandage dans les transports en commun a connu une hausse de 15 % entre 2003 et 2008 dans la région métropolitaine de Montréal,
alors que les déplacements en voiture ont enregistré un recul de 1
% au cours de la même période. Cela représente une première depuis
1970, selon l’AMT, qui considère également que cela renverse une
tendance constante depuis qu’elle analyse les modes de transport sur le
territoire qu’elle couvre. Le président de la Société de
transport de Montréal (STM), Michel Labrecque, estime que ces résultats
sont particulièrement enthousiasmants.
« Cela démontre un
changement des comportements au niveau des propriétaires
d’automobiles », a-t-il souligné. Sur le territoire de l’île de
Montréal, les déplacements en transport collectif ont fait un bond de
10 %, alors que ceux en auto ont reculé de 6 %.
À titre de comparaison, entre 1998 et 2003, les déplacements en auto
avaient connu une hausse de 5 % sur le territoire de la
grande région métropolitaine. En plus de laisser leur véhicule
à la maison à l’heure de pointe du matin, moment où a été effectuée
l’enquête, les citoyens sont de plus en plus nombreux à compter sur
leurs deux jambes pour se rendre au boulot. Les déplacements non
motorisés, soit la marche et le vélo, ont connu une hausse de 11 % au cours de la période de l’enquête, qui est effectuée aux cinq
ans.
La part de marché des transports collectifs – qui regroupent
le métro, l’autobus et le train de banlieue – est quant à elle passée à
25 % durant cette période, toujours selon l’enquête
Origine-Destination 2008, comparativement à 22 % pour la
période précédente. Cette popularité du transport en commun est
d’autant plus frappante que le nombre de propriétaires d’automobiles
aurait augmenté de 10 % depuis cinq ans, et que ce mode de
transport demeure privilégié par les Montréalais. Les femmes sont
d’ailleurs plus nombreuses qu’avant à faire l’acquisition d’une voiture.
Encouragée
par les résultats de cette enquête qui « a une grande valeur pour les
décideurs, pour la planification des transports », la ministre des
Transports du Québec, Julie Boulet, a estimé que cette hausse de
l’achalandage est la preuve concrète que les efforts d’amélioration des
services de transport collectif ont porté leurs fruits. « On
souhaite du financement à la hauteur des besoins », a ajouté Mme Boulet.
Elle n’a cependant pas précisé d’où proviendraient les sommes
nécessaires, se contentant de répéter que le ministre des Finances
écouterait les requêtes des municipalités pour la préparation du budget.
Parmi
les facteurs ayant contribué à cette hausse de l’usage des transports
en commun, l’enquête cite notamment la croissance démographique –
particulièrement marquée en banlieue – et le maintien du centre-ville
comme principal pôle d’emploi. D’ailleurs, deux tiers des déplacements
en direction du centre-ville montréalais sont effectués en transports
publics.
La firme Léger Marketing a effectué ce sondage auprès de
156 700 personnes – ou 66 100 ménages – dans 141 municipalités. Ce
territoire, qui comprend Montréal, Laval, Longueuil, ainsi que les
couronnes nord et sud, compte 3,9 millions d’habitants.
Source : PC