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30 000 Étudiants en congÉ forcÉ

À 13 h, hier, les 2433 chargés de cours de
l’Université de Montréal (UdeM) ont cessé d’enseigner et plusieurs
d’entre eux ont érigé des piquets de grève, armés de pancartes et
de sifflets, devant le pavillon situé au 3200, rue Jean-Brillant. D’ici à demain, ce débrayage général illimité aura entraîné
l’annulation de près de 700 cours, d’après les données rendues
publiques par l’institution. Les chargés de cours donnent la moitié des cours au premier cycle.
Leur grève affectera donc jusqu’à 30 000 étudiants, selon le
vice-recteur adjoint aux affaires professorales, Luc Granger.

« Ça nous déçoit pour les étudiants, car ce sont eux qui sont
pénalisés. Si ça dure trop longtemps, ils risquent de voir leur
trimestre prolongé, d’avoir des reprises au mois de mai et de vivre des
perturbations dans leur vie familiale et au travail », a-t-il prévenu,
en entrevue au Journal.

SALAIRE ET TAILLE DES GROUPES

Les chargés de cours de l’UdeM sont sans contrat de travail depuis
le 31 août dernier. Selon Luc Granger, les négociations achoppent
principalement sur deux enjeux : la taille des groupes, que les
syndiqués aimeraient voir diminuer, et les hausses de salaire. M. Granger évalue à 21 % sur trois ans les augmentations réclamées
par les chargés de cours, des demandes qu’il juge déraisonnables. L’Université est plutôt disposée à discuter de salaires
« comparables » à ceux offerts dans les autres institutions
montréalaises, dit Luc Granger.

« Nos fonds proviennent du public et de la poche des étudiants. Ce
qu’on peut donner, c’est ce qui est offert dans le marché montréalais,
insiste-t-il. On voit difficilement comment on pourrait creuser un
déficit que les contribuables et les étudiants devront ensuite
rembourser pour offrir aux chargés de cours des salaires supérieurs à
ceux du marché ». Quant à la taille des groupes, l’institution juge la demande
syndicale « inapplicable » et fait valoir que « le nombre d’étudiants à la
charge du personnel enseignant diminue régulièrement depuis 2002 ».

Aucune rencontre de conciliation n’est prévue entre l’UdeM et ses
chargés de cours avant le 8 mars. D’ici là, Luc Granger croit que la
grève, qu’il juge « prématurée », se poursuivra. L’effet du débrayage
sera cependant atténué la semaine prochaine, en raison de la relâche
hivernale.

QUALITÉ DE L’ENSEIGNEMENT

Le syndicat des chargés de cours, affilié à la CSN, indique ne pas avoir choisi le recours à la grève « de gaieté de coeur ». « Mais c’est le seul moyen dont nous disposons pour inciter
l’administration à faire preuve d’ouverture face à nos demandes
légitimes », plaide le président du syndicat, Francis Lagacé, dans un
communiqué. « Ces revendications tiennent compte de la qualité de l’enseignement
pour les étudiants et reflètent notre volonté de nous faire respecter »,
martèle-t-il.

Source : Canoë