a publié un livre de Recettes
interdites, et… aphrodisiaques! Le restaurant et le Bistro
Apollo sont face à face, sur le boulevard Saint-Laurent, au sud de
quartier en pleine mutation qui est en train de devenir un des endroits
branchés de Montréal. Nous avons été accueillis de
la manière la plus charmante par
de Sopexa Canada, qui nous ont présenté les directeurs de domaines et
directeurs export Arnaud Isnard, qui produit les vins Château
Masburel, et Lionel Osmin, du Château Tour des Gendres.
Bergerac est situé dans l’arrière pays bordelais, en Aquitaine. Il jouit d’un
climat semi-continental, donc plus sec et froid en hiver, et plus chaud en été
que la région de Bordeaux. Il est aussi moins soumis à l’influence de
en six zones : Bergerac, Monbazillac, Montravel, Pécharmant, Rosette et
Saussignac.
Le
Bergerac est traversé d’est en ouest par la Dordogne et est arrosé par bon
nombre de ses affluents. La superficie du vignoble bergeracois en production
est de
hectares
ON Y TROUVE 5 SORTES DE VINS ET 13 AOC :
LES VINS ROSÉS : Bergerac rosé
LES VINS ROUGES : Bergerac rouge, Côtes de Bergerac rouge, Pécharmant et
Montravel rouge
LES VINS BLANCS SECS : Bergerac blanc sec, Montravel
LES BLANCS MOELLEUX : Côtes de Bergerac blanc, Côtes de Montravel,
Haut-Montravel et Rosette
LES BLANCS LIQUOREUX : Monbazzilac, Saussignac, et
Haut-Montravel
Je me suis arrêté à la table du Château Masburel, où monsieur Isnard m’a
proposé trois vins : tout d’abord, le Le Château Masburel 2006, appellation
Montravel, fait à 90 % de Sauvignon et à 10 % de Sémillon. Vin blanc sec
à la robe or pâle qui présente un nez où domine la prune, on y distingue des
notes florales et des nuances d’anis. Bouche ronde évoluant sur des notes
complexes de fruits exotiques. Très longue persistance aromatique. Taux
d’alcool : 15º. Il peut se conserver jusqu’à 7 ans, s’accorde bien avec des
fruits de mer aux épices douces, le soufflé au fromage et les fromages à pâtes
cuites.
On m’a proposé ensuite un Château Masburel 2003 rouge, appellation Côtes
de Bergerac, 70 % merlot et 30 % cabernet sauvignon. Un vin qui a 13º d’alcool.
Robe foncée, arômes de cerises et de pruneaux confits, nuances boisées, fruit
ample. La bouche présente des tanins mûrs qui fondent littéralement sur le
palais et éclatent en mille muances aromatiques de fleurs et de griottes,
résultat d’un grand savoir-faire et d’une micro-oxygénation savamment dosée et
contrôlée. Un vin qui a une espérance de garde de 15 ans. Il accompagne
délicieusement les viandes rôties.
J’ai goûté finalement le Consul Rosé 2008, appellation Bergerac, fait à
80 % de Cabernet Sauvignon et à 20 % de Merlot. 13º d’alcool. Belle robe œil de
perdrix, nez complexe de groseille et de grenadine, avec des notes de cassis et de
fraise confite. Vin assez sec, à boire jeune, deux ans de garde maximum,
s’accordant joliment avec des grillades, du fromage de chèvre, de la
charcuterie et pourquoi pas dans une journée d’été à servir frais pour
accompagner un bon barbecue.
Je suis passé ensuite à la table du Château Tour des Gendres, où monsieur Osmin m’a servi tout d’abord le Cuvée des Conti 2008,
appellation Bergerac Sec. Vin blanc fait à 80 % de Sémillon et à 20 % de
Muscadelle. Élevé sur lies pendant 8 à 11 mois, soumis à la micro-oxygénation, au bâtonnage
et à la macro-oxygénation des lies, il montre une robe or limpide. Des arômes
de fruits et de miel; une belle fraîcheur. Un vin assez fruité et rond en
bouche, excellent avec des viandes blanches, et surtout avec la pintade et le
faisan.
On m’a proposé ensuite un La Truffière 2005 appellation Bergerac, 80 %
Merlot et 20 % Malbec. Belle couleur rouge, arômes de griottes et de tabac, rond
en bouche, tanins fermes encore, mais qui s’adouciront avec le temps. Un vin intéressant qui peut accompagner toutes sortes de viandes et tout
particulièrement le gigot d’agneau.
Le troisième vin proposé par M. Osmin était La Gloire de mon Père 2006. Appellation Côtes de Bergerac, 50 % Cabernet-Sauvignon et 50 % Cabernet. Robe
grenat foncé, vraiment extraordinaire. Nez de fruits rouges et de fruits des
bois, fraise sauvage, mûre, cassis, légèrement boisé. Bouche riche et boisée.
Tanins concentrés et veloutés. On recommande de mettre en carafe avant de
servir. Parfait avec des viandes saignantes, ainsi que le sanglier et le
gros gibier.
La presse gourmande était là en force. On se saluait, on échangeait quelques
impressions, les femmes journalistes, de plus en plus nombreuses, montrent une
connaissance des vins et un goût très sûr, qui ne cède en rien à celui de nos
confrères masculins. Le maître d’hôtel nous a invités à passer à table. La
dégustation nous avait mis en appétit. Nous attendions avec intérêt ce qui allait
nous être servi et les mariages de vins que le chef Giovanni allait nous
proposer. Une tâche ô combien délicate lorsqu’on accueille la presse gourmande! Nous avons déjà vu, ailleurs, un chef très réputé échouer lamentablement en
nous servant une salade acide avec un Xeres sec.
en amuse-bouche un petit caviar d’escargot, texture de miel de châtaigne avec
un Château Les Tours des Verdots 2005, appellation Côtes de Bergerac
moelleux. Chapeau! Ce vin a juste ce qu’il faut de moelleux, avec des arômes
légèrement confits, un côté fruité assez mûr et frais en bouche. Il est
excellent en apéritif avec une bouchée comme celle que l’on vient de nous
présenter. De plus, le service est excellent et le sourire de Maria Cassini à
faire pécher un ermite.
Le chef nous envoie en entrée un baba en foie gras, guimauve de pommes vertes
aux agrumes, dentelles de noisettes croquantes, accompagné au choix d’un Monsieur
Cyrano Bergerac sec 2008 appellation Bergerac, qui a un côté fleur blanche,
très parfumé, très aromatique, fraicheur et belle présence en bouche, et d’un
Château Calabre 2008, appellation Montravel blanc avec une présence minérale,
fraicheur et un côté aromatique d’agrumes, avec un soupçon de pamplemousse.
Deux vins qui créent une surprise et qui se marient très bien avec le foie gras
de l’assiette, qui est assurément le meilleur de Montréal.
En plat principal, on nous a servi un magret de canard Mulard cuit en
hydro-synthèse, légèrement épicé, air de fruits rouges, cassoulet de courges
rôties, avec trois vins : Un Château Haut-Perthus Bergerac 2006, 60 %
Cabernet franc et 40 % Merlot, robe rouge rubis, arômes de baies rouges, et de
petits fruits et prune en bouche avec un soupçon de tabac, un vin fin.
Un Château Grinou, Réserve Bergerac 2007, 100 % Merlot, belle robe rubis.
Arômes de pain grillé, souple, harmonieux, très agréable en bouche.
Et finalement, un Château Monestier la Tour, Cuvée de Navarre Bergerac 2007,
65 % Merlot, 10 % Cabernet sauvignon, 15 % Cabernet franc, 10 % Cot. Assemblage
réussi, robe intense. Bonne structure, arômes de prune et d’épices sur fond
boisé. Fruits noirs et mûrs. Vin très agréable en fin de bouche.
Au service du fromage, le Chef nous sert une tartine de brie au lait cru avec
compote de cerises à la mangue avec encore deux vins, le Château Tour des
Gendres, cuvée des Conti, Bergerac sec 2008 que j’ai déjà décrit à la
dégustation et un Château Masburel Côtes de Bergerac 2003 pour lequel
j’ai félicité M. Isnard et que j’ai également décrit plus haut.
Comme dessert, le Chef Apollo nous a préparé un crémeux au miel, fraîcheur de
nectarines et abricots secs, crumble d’orge, qui nous a été proposé avec deux
vins moelleux : le Château Ladesvignes Monbazillac 2006 blanc, fait à
100 % de Sémillon, qui a une structure riche et grasse, donc rond en bouche mais
plein de finesse. Et le Château Septy, Monbazillac 2003, fait de Sémillon
et de Sauvignon, belle couleur, arômes délicats de pêche et d’écorce d’orange
confite. Opulent en bouche mais une telle harmonie, qu’il tapisse vos papilles
avec élégance.
Félicitations au chef Giovanni Apollo pour un mariage vins-mets très
réussi!
Comme un banquet dégustation nous donne la possibilité d’échanger, les deux
producteurs nous ont confié leur passion à faire leur vin; nous leur avons posé
des questions sur les techniques de micro-oxygénation, qui ont justement débuté
dans région de Bergerac et qui s’emploient maintenant partout dans le monde.
Ils nous ont expliqué que la micro-oxygénation a changé la carte des vins,
apportant une structure et une maturation plus rapide, ainsi qu’une
maximisation des arômes fleuris. Néanmoins que cette technique n’est pas une
panacée car employée seule, elle risque d’amener les vins à une maturation très
rapide qui peut raccourcir leur vie. Pour faire un grand vin, il faut donc
être rigoureux sur l’ensemble des conditions de production et ne faire
intervenir la micro-oxygénation que dans des étapes ponctuelles, par exemple
sur le moût ou sur la lie, afin d’obtenir un produit supérieur.
J’ai eu la chance d’avoir pour voisine de table, au café, la dynamique,
élégante et belle
Joyal
des vins. Et elle m’a raconté son parcours depuis ses études en communication,
en passant par le tourisme, pour échouer dans le monde des vins, qui
Ma
vins qui, dans leur variété, peuvent combler tous nos besoins, de l’apéritif au
dessert. Ils méritent, sans aucun doute, de figurer sur nos tables et de
s’épanouir dans nos caves!