Ces lettres signées par une vingtaine d’ingénieurs sonnaient l’alarme, il y a
un peu plus d’un an et demi. Des sources au ministère et dans le secteur privé ont indiqué à Radio-Canada
que les préoccupations soulevées par les signataires demeurent pertinentes
aujourd’hui. À la suite des effondrements à Laval des viaducs du Souvenir, en 2000, et de
la Concorde, en 2006, le ministère a multiplié par sept les budgets alloués à
la construction et à l’entretien des infrastructures routières de la province. Les sommes accordées aux firmes privées de génie-conseil ont explosé dans
les mêmes proportions.
Toutefois, une pénurie d’ingénieurs civils, tant au privé qu’au public,
compliquerait la réalisation de ces travaux. Au ministère des Transports, le
nombre d’ingénieurs qui supervisent les travaux n’a crû que de 20 %,
malgré des besoins croissants. Dans leurs lettres expédiées il y a un an et demi, les ingénieurs disaient
que la situation posait une « menace la sécurité du public ». Un sous-ministre des Transports répondait alors que les autorités étaient au
courant de la situation et que la priorité était donnée à l’augmentation des
ressources. Le ministère a, entre autres, levé l’obligation, imposée dans la
fonction publique, de remplacer seulement un employé sur deux, lors des départs
à la retraite.
Les sources au ministère et dans le secteur privé consultées par
Radio-Canada ont toutefois soutenu que le plan d’augmentation d’effectifs du
ministère d’ici 2012, avec l’ajout de 300 personnes sur 7000 employés,
ouvriers, techniciens et ingénieurs, demeure nettement insuffisant, compte tenu
des besoins croissants.