Plus de 24 heures après l’annonce, M. Vandal a accordé sa première et
seule entrevue à Gérald Fillion, à l’émission RDI Économie. Il a répété
les arguments avancés la veille par le gouvernement Charest. « On n’avait pas fait de transaction, on
avait annoncé une entente de principe, comme on fait une offre d’achat sur une
maison, a-t-il déclaré. Et cette entente de principe était sujette à un ensemble de
conditions, notamment une vérification diligente. » L’inspection diligente,
réalisée dans le cadre d’une entente de confidentialité, aurait révélé que les
actifs d’Énergie Nouveau-Brunswick étaient moins alléchants qu’on le croyait.
Questionné sur le fait
qu’il a été étonnamment silencieux la veille, tandis qu’il était omniprésent
lors de l’annonce de la transaction, il y a trois mois, M. Vandal s’est rabattu
sur le fait que le gouvernement avait publié un communiqué et que « les
explications ont été données ». Il nie aussi avoir été
incapable de vendre l’entente au Néo-Brunswickois, où l’opposition était vive.
« C’est une occasion d’affaires qui s’est présentée à nous. Ce n’était pas
à Hydro-Québec d’aller vendre cette transaction. Cela appartenait au
gouvernement du Nouveau-Brunswick. »
L’achat d’Énergie NB
aurait permis à Hydro-Québec de mettre la main sur 670 mégawatts de capacité
pour l’exportation. M. Vandal a indiqué que l’échec de la transaction ne
changeait en rien les orientations de la société d’État, puisque le plan de
développement stratégique n’a jamais tenu compte de ces capacités
supplémentaires.
TRANSACTION ANNULÉE
Mercredi, le premier
ministre du Nouveau-Brunswick, Shawn Graham, a confirmé à l’Assemblée
législative la fin des discussions avec le Québec sur la vente d’actifs de la
société Énergie NB. Selon lui, de nouveaux changements qui s’annonçaient à
l’entente de principe étaient inacceptables.
« La réalité est que
lorsqu’Hydro-Québec a examiné de près la proposition d’entente modifiée, ils
ont constaté que le risque était supérieur à celui qu’ils étaient prêts à
courir, a-t-il expliqué. Ce changement de cap indiquait que les termes de notre
entente proposée ne seraient plus acceptables pour Hydro-Québec et le
Nouveau-Brunswick n’a pu accepter cette position ».
Les deux gouvernements ont
ensuite mis fin aux discussions. La dernière mouture de l’entente de principe,
annoncée en janvier dernier, comprenait la vente des installations
hydroélectriques du Nouveau-Brunswick à Hydro-Québec, ainsi que la centrale
nucléaire de Pointe Lepreau, pour la somme de 3,2 G$.
L’entente de principe précédente,
annoncée à l’automne 2009, comprenait aussi la vente du réseau de distribution
pour la somme totale de 4,75 G$, soit l’équivalent de la
dette d’Énergie NB.
Source : Radio-Canada