la fondation a répondu que c’était une question d’image. Donc, je n’ai
eu droit à aucun affichage, juste un envoi de leurs petits rubans
roses. Je croyais que ces gens-là géraient d’abord des fonds pour aider
la recherche et non une image ». Elle leur reproche de ne pas avoir fait l’effort d’être venus la rencontrer. « Je sais que mon produit est particulier, mais cette démarche avec
eux est faite avec respect.
Nous sommes victimes de préjugés, mais cela
ne nous empêchera pas de tenir notre activité pour cette cause si
importante, du 15 au 17 avril, et de leur envoyer un chèque », précise
Annie Delisle. Suzanne Le Breux, directrice de la Fondation du cancer du sein du Québec, jointe par Le Journal hier, dit avoir respecté tout simplement « leur code de conduite ». « Ce sont eux qui nous ont approchés et ce fut clair au départ que
nous disons non à tous les établissements à connotation sexuelle par
respect pour les femmes qui sortent parfois mutilées de leur lutte
contre le cancer ».
DES ARTISTES DISENT OUI
Dans le cadre de ce week-end rose anniversaire, quatre artistes ont
accepté de jouer au metteur en scène et de concevoir un numéro spécial
pour les danseurs nus du 281. Manon Oligny, qui travaille aux vidéoclips de Pierre Lapointe;
Brigitte Poupart, une des vedettes de la série Musée Éden, Éric Cabana,
des séries Tout sur moi et Les hauts et les bas de Sophie Paquin et
Jocelyn Coutu, chorégraphe, ont dit oui à ce défi. « La création permet d’explorer de nouvelles avenues, de se
confronter aux idées des autres. Après tout, c’est en métissant les
formes et les genres qu’on arrive à quelque chose d’intéressant », a
conclu la comédienne Brigitte Poupart.
DURANT CE WEEK-END ROSE, 2 $ PAR ADMISSION SERONT VERSÉS À LA LUTTE AU CANCER DU SEIN.
LE CLUB 281
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5 millions de femmes ont passé les portes du 281 depuis 30 ans et 2 000 danseurs ont passé des auditions.
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Ils sont actuellement 20 danseurs de 22 à 40 ans. Ce sont
majoritairement des étudiants qui paient leurs dettes, de futurs
pompiers, des financiers, des agents immobiliers. -
Le plus vieux danseur, Andrew, a 40 ans et il travaille au 281 depuis l’âge de 20 ans.
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Ils gagnent jusqu’à 700 $ et 800 $ par soir. On leur fournit un entraîneur.
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Oui, ils reçoivent des cadeaux de leurs clientes. Un danseur a même déjà reçu une Corvette de l’une d’elles.
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La mode a changé : 1970 – g-string et bottes de cow-boy; 1990 –
tout en muscles; 2000 – corps athlétique, perçages et tatouages. -
Les clientes ont entre 18 et 80 ans. Elles viennent pour des
enterrements de vie de filles, des showers de bébés ou des partys de
divorce (qui sont de plus en plus à la mode). -
Une dame de 69 ans atteinte de Parkinson s’est fait offrir une
soirée au 281 par ses filles. Il valait mieux en rire qu’en pleurer. -
Une dame de 80 ans, nouvellement veuve, dont le mari aimait
fréquenter les bars de danseuses, a obtenu sa revanche avec ses filles
au 281. -
Le recrutement de danseurs n’est pas facile. Le corps parfait est
rare. Les 5 pieds 2 pouces avec poignées d’amour peuvent s’abstenir. Mais la
ressource naturelle demeure québécoise. -
Les auditions ont lieu le jeudi soir. Des passants entrent au 281
et essaient de se trouver un job… « Ils ont l’air de gars sur un
mauvais trip d’ecstasy », nous dit Annie Delisle, la propriétaire. -
« C’est un mythe de penser que les filles font bander les danseurs.
Au contraire, avec les nerfs et la nervosité, l’engin diminue! », nous
confirme Annie Delisle. -
En 2009, un des danseurs du 281 a fait auditionner son fils (ça n’a pas marché).
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De plus en plus de femmes qui sont venues au 281 à 18 ans viennent fêter les 18 ans de leurs filles au club.
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La chanson préférée des clientes et des danseurs : I will survive.
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« L’Internet est un vrai compétiteur pour nous. Si tu veux voir des
hommes nus, tu peux les voir chez toi sur ton ordinateur. Donc, les
filles viennent au 281 pour se payer un party. Chez nous, elles sont
les reines », mentionne la proprio.
Source : Canoë