Et pour cause. Au-delà de la hausse de 1 cent le litre qui sera
en vigueur dès le mois d’avril partout au Québec, une augmentation métropolitaine
additionnelle de 1,5 cent sur chaque litre d’essence permettra à la
Société de transport de Montréal (STM) d’éponger une fois pour toutes
son déficit structurel de 40 M$ par année. Aussi, les nombreux projets comme la reconstruction de la rue
Notre-Dame, l’échangeur Turcot et l’achat de nouvelles voitures de métro
viennent de recevoir une source de financement dédiée qui atteindra 480
M$ par année en 2013-2014,
grâce à une hausse supplémentaire de la taxe
sur l’essence d’un cent par année, qui s’étendra au Québec en entier. « Je suis maire de Montréal depuis neuf ans et c’est la première
fois qu’on se donne des moyens concrets via des sources de financement
dédiées », s’est réjoui le maire, en entrevue. « On reconnait enfin que Montréal est la métropole, la locomotive
économique du Québec », a-t-il ajouté, visiblement de bonne humeur.
NAVETTE FERROVIAIRE
Les automobilistes de la région de Montréal paieront donc 5,5
cents par litre supplémentaires en 2013, par rapport à aujourd’hui, mais
le maire assure qu’ils « vont récupérer ces quelques cents en étant
moins pris dans les bouchons (de circulation) ». Dès la prochaine assemblée de la Communauté métropolitaine de
Montréal, le 29 avril, les élus feront la demande formelle à Québec pour
imposer le supplément régional de 1,5 cent par litre d’essence, a-t-il
expliqué. Pour Montréal, le budget provincial signifie également une
enveloppe de 200 M$ pour la construction d’une navette ferroviaire entre
le centre-ville et l’aéroport. « C’est un montant qui nous satisfait beaucoup. Maintenant, il
nous reste à convaincre le fédéral de verser au moins autant dans ce
projet de 550 M$ », a affirmé le maire.
PLAN POUR LES EMPLOIS
Du côté de l’opposition à l’Hôtel de ville, Projet Montréal a
estimé dans un communiqué que le 1,5 cent est « insuffisant » et qu’il en
faudra davantage pour mettre en œuvre l’ensemble du Plan de Transport de
la Ville. La communauté des affaires montréalaise, quant à elle, a
accueilli le document budgétaire sur une note positive. « Le budget renforce directement la métropole. Outre le
déplafonnement annoncé des droits de scolarité, le gouvernement mettra
en place un Plan Emploi Métropole. Il investira 175 M$ dans la
réalisation des grands projets », a applaudi Michel Leblanc, le président
de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
FAITS SAILLANTS DU BUDGET DÉPOSÉ À L’ASSEMBLÉE NATIONALE PAR LE MINISTRE DES FINANCES, RAYMOND BACHAND.
RÉDUCTIONS :
– Gel pour une durée de deux ans des salaires du premier ministre, des
ministres et des députés;
– Gel de la masse salariale de la fonction publique jusqu’en
2013-2014;
– Suspension du versement des primes au rendement pour les deux
prochaines années pour les hauts dirigeants des secteurs public et
parapublic et des sociétés d’État;
– Réduction graduelle de 10 % des dépenses de fonctionnement de
nature administrative d’ici 2013-2014;
– Réduction de 25 % des coûts de publicité, de formation et de
déplacements;
– Maintien du remplacement de seulement un départ d’employé sur
deux à la retraite et élargissement de cette mesure au personnel
administratif des réseaux de la santé et de l’éducation, y compris les
cadres;
– Fin du renouvellement automatique des programmes arrivant à
échéance;
– Autofinancement des nouvelles initiatives;
– Fusion ou abolition d’une trentaine d’organismes.
NOUVEAUX REVENUS :
– Hausse de la TVQ d’un point de pourcentage additionnel le 1er
janvier 2012;
– Hausse de la taxe sur le carburant;
– Imposition d’une redevance sur l’eau utilisée par les
entreprises;
– Augmentation de la taxe compensatoire des institutions
financières;
– Révision du régime des droits miniers;
– Mise en place d’un fonds dédié à la santé, alimenté par une
contribution générale dès le 1er juillet 2010;
– Financement durable du Fonds des infrastructures routières et
de transport en commun par une hausse de la taxe sur le carburant;
– Augmentation progressive, dès 2014, du prix de l’électricité
provenant du bloc patrimonial d’Hydro-Québec;
– Augmentation des frais de scolarité universitaires à l’automne
2012.
Source : QMI