On se souviendra qu’en août
2009, Claude Robinson, le créateur du personnage de Robinson Sucroé, au terme
de 14 années de luttes et un long procès de huit mois, obtenait gain de cause
contre Cinar, France animation et l’auteur français Christophe Izard, tous trois
accusés de plagiat. Et condamnés à verser à M. Robinson un montant de 5,2 M$. Si vous ajoutez les intérêts qui courent depuis
1995, où la cause est entendue, le montant peut facilement doubler, voire
tripler.
Mais Robinson n’a pas pu
empocher tout de suite cette somme substantielle, les incriminés ayant
immédiatement porté l’affaire en Cour d’appel.
QUÊTER AVANT DE CRIER VICTOIRE FINALE
Entretemps, à bout de
ressources financières, le créateur lésé doit envisager une ronde de batailles
qui coûtera une somme rondelette. Des proches sympathisants de M. Robinson et
des hommes d’affaires ont décidé de l’épauler dans ses nouvelles démarches
juridiques en lançant une campagne de financement dont l’objectif est de
recueillir 250 000 $. Parmi les alliés de M. Robinson se trouve Pierre
Paquet, président et cofondateur de Voir, qui deviendra à coup sûr un gêneur,
car lui-même a une cause pendante devant les tribunaux dans l’affaire qui
l’oppose à ses journalistes pigistes pour lesquels il exige par écrit qu’ils
renoncent à leur propriété intellectuelle sur leurs textes. Sans quoi pèsent
au-dessus de leur tête la perspective de ne recevoir aucune commande.
Au début
de l’an 2000, il avait réclamé de ses journalistes pigistes la signature d’une
lettre de renonciation de tout droit sur l’utilisation qui pouvait être faite
de leurs écrits, soit sur le Web ou sur d’autres supports. Deux journalistes,
Dominique Olivier et Georges Privet, qui avaient alors des chroniques
régulières et qui refusaient de poser leur signature sur le document
controversé, ont été prestement remerciés de leurs services. En outre, Mme
Olivier, chroniqueuse musicale classique, touchait moins que son prédécesseur
mâle. Et qui était rédacteur en chef du Voir à l’époque et qui appuyait
pleinement son patron? Nul autre que Richard Martineau, l’actuel pourfendeur de
l’injustice sur les ondes de LCN et coanimateur des Francs-Tireurs.
M. Paquet,
entendu hier sur les ondes de la télé de Radio-Canada, s’indignait du sort
réservé à M. Robinson et à la négation de ses droits d’auteurs. Disons que M.
Robinson n’a pas le choix de ses alliés…