Ville avait affiché un excédent de 87,9 M$. Et le responsable des finances à la Ville de Montréal, Alan DeSousa, qui a
rencontré la presse, mercredi, pour présenter les états financiers de Montréal,
ne croit pas que la ville soit sortie de l’auberge. Oui, la Ville a vu ses revenus provenant des taxes augmenter de 12,6
M$ en 2009, grâce à la croissance immobilière, mais elle a dû, par
exemple, verser 27 M$ pour éponger un déficit à la Société de transport
de Montréal.
Et la récession a fait que les revenus d’intérêt sur les placements
à court terme ont baissé de 31,7 M $. La Ville devra continuer de gérer de façon serrée, a prévenu M. DeSousa,
aussi vice-président du comité exécutif. « La réalité financière actuelle
est, à la fin, une contrainte à notre marge de manoeuvre des prochaines
années ». Le plan de redressement qui avait été déployé au printemps 2009 et le gel
budgétaire ont d’ailleurs permis à la Ville de réaliser des économies de 117
M$ en 2009.
« Les mesures qui ont été prises nous permettent d’avoir une ville bien
gérée, avec les coupures et les réductions des dépenses dans les endroits où ça
n’a pas affecté les services aux citoyens. Ayant dit ça, comprenez bien : ne
prenez pas ça pour acquis; il faut être vigilants. On n’est pas sorti de la
récession encore. On a encore des compagnies qui ferment; on a encore des gens
qui perdent leur emploi. La situation est encore très précaire », a admis
M. DeSousa.
« Même si nous avons restreint au minimum la croissance des dépenses
dans le budget 2010, nous ne pourrons répéter indéfiniment les mesures
d’atténuation que nous avons mises en place l’an dernier, sans mettre en péril
la performance à long terme de notre métropole. C’est pourquoi nous demeurons
vigilants et prudents », a-t-il ajouté.
Aux contribuables qui viennent d’apprendre que le gouvernement du Québec
puisera de maintes façons dans leurs poches, M. DeSousa n’a guère donné
d’espoir de répit. Interrogé à savoir si les finances de la ville pourraient rester à flot sans
une augmentation des impôts fonciers, M. DeSousa s’est montré pessimiste. « La réalité de la vie est qu’il y a toujours des augmentations de coûts
qui sont incluses. Regardez les conventions collectives, regardez les autres
coûts comme l’énergie. Je pense que ce n’est pas raisonnable de penser qu’on
peut geler » [les taxes foncières]. Dans le détail, les amendes, les pénalités et les contraventions, par exemple, ont
rapporté 211,5 M$. Comme ces résultats ont trait aux activités ayant pris fin le 31 décembre
2009, les frais moindres du déneigement, grâce à l’hiver clément que l’on a
connu, ne sont pas encore comptabilisés.
Source : Lia Lévesque