Les manifestants en avaient contre le budget Bachand, déposé plus tôt cette
semaine. La manifestation était prévue depuis un certain temps mais le budget
Bachand, avec ses hausses de tarifs, de taxes et autres ponctions fiscales, a
servi de catalyseur pour la mobilisation. « C’est vraiment avec une profonde colère qu’on reçoit ce budget-là,
comme je pense que beaucoup de gens l’ont reçu, a fait valoir François Saillant,
porte-parole de la Coalition. Si on regarde le résultats du budget, c’est
faisons payer la classe moyenne, faisons payer les pauvres, faisons payer les
personnes à revenus modestes.
Je pense que dire faisons payer les riches;
dans ce contexte-là, ce serait plutôt opportun ». Le thème de la manifestation était d’ailleurs « La richesse existe,
prenons-là où elle se trouve » et le parcours choisi a servi à l’illustrer. Les manifestants se sont d’abord massés au coeur du quartier commercial,
le Carré Phillips, sur la rue Sainte-Catherine, pour souligner la hausse de TVQ. Ils
se sont ensuite dirigés vers le siège social d’Hydro-Québec, pour dénoncer la
hausse des tarifs d’électricité. Puis, les manifestants ont traversé le quartier financier dans le
Vieux-Montréal pour dénoncer le grand capital et, surtout, ce qu’ils
considèrent l’absence d’effort demandé par le gouvernement Charest aux grandes
sociétés et aux hauts salariés.
Le tout a pris fin devant le Carré Victoria, entre le Centre de commerce
mondial qui, au-delà de ce qu’il représente en soi, abrite les bureaux
montréalais du ministre des Finances Raymond et la Tour de la Bourse. Chacune des « stations » de ce véritable chemin de croix budgétaire
était marqué de discours des organisateurs. Ceux-ci s’en sont pris à la
philosophie du budget Bachand, notamment au fait que les hausses de tarifs et
de taxes à la consommation et l’imposition de la nouvelle taxe sur la santé
s’appliqueraient de la même manière aux démunis qu’à la classe moyenne et
qu’aux hauts salariés.
La foule était principalement composée d’étudiants et de représentants
syndicaux, mais aussi de plusieurs gens ordinaires et de travailleurs qui ont
profité de l’occasion pour se faire entendre. À en croire M. Saillant, cette manifestation risque fort de ne pas être la
dernière. « Si la colère n’arrête pas de s’exprimer – parce qu’aujourd’hui c’est
un événement, mais ce n’est qu’un événement parmi beaucoup d’autres qui vont
devoir suivre – je pense que devant l’accumulation, le gouvernement devra
mettre de l’eau dans son vin », a soutenu le porte-parole. L’événement s’est déroulé dans le calme, mais a été marqué à la toute fin par
l’entrée d’une poignée de manifestants qui ont fracassé une porte du Centre de
commerce mondial, mais qui se sont rapidement dispersés par la suite.
Source : Pierre Saint-Arnaud