En page une, le magazine promet une entrevue avec « The world’s
hottest new chef ». À l’intérieur, sous le titre « L’apôtre de l’indulgence », le
journaliste Julian Sancton (éditeur à Vanity Fair) propose un long
article, sur cinq pages, entièrement consacré au réputé chef
montréalais. « Foie d’oie? Sexe? Vodka? Rencontrez l’inarrêtable génie derrière le
restaurant le plus décadent en Amérique du Nord », écrit-il en guise
d’introduction. Julian Sancton décrit la cuisine de Martin Picard et sa façon toute
particulière de préparer ses plats.
« Il n’y a pas d’autre endroit sur
Terre comme Le Pied de cochon », écrit le journaliste, avant de parler de
son dîner « de quatre heures », avec 14 services, bien arrosé. « J’ai découvert Martin Picard et son restaurant à travers son livre
de cuisine », raconte au Journal Julian Sancton, qui admet ne pas avoir
l’habitude d’écrire sur les chefs ou la cuisine. « Ce qui m’a intéressé chez Picard, en tant qu’auteur, c’est son
caractère hors-norme, dit-il en décrivant l’allure du chef, avec ses
courbes et ses bouclettes indisciplinées. Il avait l’air d’un
rabelaisien ». Le journaliste a pris rendez-vous avec lui en l’appelant à son
restaurant de la rue Duluth Est. « Aussi, je trouvais intéressant que
Picard soit de Montréal », dit-il, en expliquant que la ville a, selon
lui, beaucoup évolué depuis la Révolution tranquille, pour devenir « un
endroit particulièrement animé, laxiste, libéral et épicurien ».
DU RÉCONFORT DANS LA NOURRITURE
Julian Sancton a proposé son article au magazine Playboy en
misant sur la récession. « Ma prémisse était qu’en temps de récession,
les gens trouvent du réconfort dans la nourriture », dit-il, en ajoutant
que Playboy publie des photos osées, certes, mais également des
reportages diversifiés et aussi intéressants que ceux qu’on retrouve
« dans d’autres magazines pour hommes respectables ».
Après son entrevue, Julian Sancton a passé du temps avec Martin
Picard, à différents endroits du Vieux-Montréal. « Il était reconnu
partout où nous allions, comme une vedette de cinéma ou un athlète
olympique. […] Il est devenu évident qu’il serait le point central de
l’article ». Le reportage dans le numéro d’avril de Playboy est une belle
vitrine pour le chef montréalais. Aux États-Unis et au Canada, 1,5
million d’exemplaires de Playboy sont mis en marché chaque mois.
Source : Dany Bouchard