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Un choc des titans À Éviter

Louis Leterrier s’est assuré d’une distribution en or. Sam Worthington,
Ralph Fiennes, Gemma Arterton et Liam Neeson se donnent la réplique
dans ce remake du film de 1981 qui mettait en vedette Harry Hamlin. Si,
à l’époque, l’absence de scénario et de mauvais effets spéciaux
pouvaient, à la rigueur, passer, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les trois scénaristes qui ont bûché sur l’histoire vaguement
mythologique de ce qui aurait pu être un bon film n’ont pas pris en
compte l’intelligence du spectateur. Car, s’il n’y a pas d’histoire, il
faut au moins d’autres éléments qui permettent de tenir les cinéphiles
en haleine pendant deux heures.

Le scénario se résume en une phrase : Persée (Sam Worthington
qui n’arrive toujours pas à montrer ses supposés talents d’acteur)
apprend que son père n’est autre que Zeus (Liam Neeson) et tente
d’arrêter Hadès (Ralph Fiennes), qui souhaite détruire les hommes.
Évidemment, chemin faisant, il croise des monstres aussi mal faits
qu’inutiles, dont des scorpions, des espèces de harpies et Méduse. Visionné en 3D, le film est une horreur. Comme pour Alice au pays des merveilles,
le système de conversion de la 2D à la 3D n’est pas encore au point et
cela paraît. Toutes les séquences qui se déroulent dans l’Olympe sont
floues et il faut retirer ses lunettes pour tenter d’apercevoir les
personnages. Même chose pour les harpies, dont la vitesse de vol
conjuguée au relief en fait des taches noires. De plus, certains
paysages (la ville d’Argos ou les flots de la mer Égée) n’ont aucune
profondeur de champ… un comble, pour un long métrage présenté en 3D.

Ces défauts techniques pourraient être, somme toute, facilement oubliables (et encore là, comme dans Alice au pays des merveilles)
si les acteurs dégageaient de l’émotion et si les dialogues contenaient
un peu d’humour, histoire de faire passer les 118 minutes. Après tout,
on va voir certains films pour laisser ses neurones au vestiaire et
simplement passer un bon moment (je pense, par exemple, à Les
repreneurs
)… pas pour se faire insulter. Car c’est ce qu’est ce Choc des titans :
une perte de temps phénoménale pour laquelle les studios tentent de
nous rançonner en nous demandant de payer pour une technologie ratée.

Source : Canoë