auxiliaire de Montréal et vicaire épiscopal à la formation du personnel. Il y a quelques mois, c’était un événement, pour l’Église de
Montréal, que d’annoncer qu’un stagiaire aux paroisses Sainte-Gertrude
et Saint-Vincent-Marie-Strambi, le diacre François Charette était
ordonné prêtre. Les temps ont bien changé, diront les nostalgiques.
DIX FOIS MOINS DE SÉMINARISTES
« Quand j’étais au grand séminaire de Montréal, en 1965, raconte
Mgr Gendron, nous étions environ 300 séminaristes. Aujourd’hui, il y en a
25 ou 30… Il faut dire que 75 d’entre eux étaient des Franco-Américains
qui retourneraient aux États-Unis après leur formation. Les 225 autres
étaient pour Montréal et ses environs, à l’exception de quelques
candidats venus d’ailleurs au Canada et d’Afrique ». La différence était encore plus marquée qu’il n’y paraît,
« puisqu’à l’époque, précise Mgr Gendron, on devenait prêtre après
quatre ans au Séminaire. Alors qu’aujourd’hui, on ne le devient qu’après
avoir passé cinq ans au séminaire et deux ans comme stagiaire en
paroisse ».
1,8 ORDINATION PAR AN
Il n’est pas étonnant d’apprendre, dans ce contexte, qu’on ne
compte en moyenne que 1,8 ordination de prêtre par année dans le
diocèse de Montréal. « Disons 2, suggère l’évêque auxiliaire. La dernière ordination a eu lieu le 22 janvier », précise-t-il.
Et après? « Il y en aura sûrement une autre ensuite… », répond-il
vaguement. Aurons-nous donc connu les derniers curés du Québec? « Non, répond Mgr Lionel Gendron. L’Église ne peut pas vivre sans
la dimension de – je n’aime pas le terme, dit-il – hiérarchie : évêques,
prêtres, diacres. Le Christ a voulu qu’il y ait, dans l’Église, des prêtres. Que
seront les paroisses dans quelques années? Des communautés plus petites.
Mais il y aura toujours la présence du prêtre ». Reste à voir où l’on trouvera ces curés.
Source : Serge Labrosse