La conclusion peut paraître cruelle, mais quel autre constat peut-on ériger
après une semaine où le Canadien, pourtant en bonne posture après un week-end
parfait au début du mois, a été incapable de prendre les commandes de sa
destinée avant son tout dernier match de la saison régulière? Peut-on aborder
la portion la plus importante de la saison avec optimisme, quand on y a accédé
avec une défaite en prolongation, au compte de 4-3, contre une équipe aussi
médiocre que les Maple Leafs de Toronto? Il semble que oui, à en juger par le positivisme qui enveloppait le vestiaire
de l’équipe après la rencontre.
« On est quand même bien heureux malgré la défaite en prolongation, a
souligné Marc-André Bergeron, perché sur son nuage avec un grand sourire au
visage. C’est excitant pour tout le monde. Pour moi, en tant que Québécois,
avoir la chance de vivre ça à Montréal, ce sont des souvenirs qui vont rester
avec moi pendant toute ma vie ». « C’est
sûr qu’on aurait préféré une victoire, mais de la façon dont on a joué, on peut
se sentir beaucoup mieux, était d’avis Mathieu Darche. Oui c’est une défaite,
mais ce n’est pas comparable à nos deux matchs précédents. Maintenant
l’important, c’est qu’on soit rentrés ».
« Évidemment, nous aurions aimé un résultat différent, mais j’ai aimé
l’effort que nous avons déployé dès le début du match. Nous avons eu plusieurs
chances de marquer et nous pouvons construire sur ce genre de
performance », assure Brian Gionta. « C’est une défaite, mais probablement qu’on méritait un bien meilleur
sort, a finalement conclu l’entraîneur Jacques Martin. On a joué ce soir comme
on a joué samedi dernier contre les Sabres de Buffalo. On a eu une bonne
exécution, de bonnes chances de marquer. N’eut-été de Giguère, on aurait
probablement gagné ».
Martin apporte de bons arguments. Jaroslav Halak a erré sur les deux buts de
Christian Hanson, ses premiers en carrière, et ses canons ont répondu présent à
cet important rendez-vous. Gionta était comme d’habitude branché sur le 220,
Scott Gomez a brillamment joué son rôle de fabricant de jeu et Michael
Cammalleri a vraiment tout essayé pour marquer son premier but depuis son
retour au jeu. « Nous avons assez bien joué. Nous avons bien exécuté les petites choses.
Nous nous sommes fait marquer quelques buts chanceux, nous avons frappé le
poteau à plusieurs reprises, mais nous avons généré des chances de marquer et
c’est ce qui est encourageant », s’est réjoui Hal Gill.
Mais reste que personne n’est sorti du Centre Bell en fêtant après que Dion
Phaneuf eut donné la victoire aux Leafs au début de la période de surtemps. Le Canadien ne peut pas terminer plus haut qu’au septième rang au classement de
l’Association Est. Ce scénario se concrétisera si les Rangers de New York
doublent les Flyers de Philadelphie dimanche. Une victoire des Flyers
relèguerait par contre Montréal au huitième rang et lui vaudrait un rendez-vous
avec les Capitals de Washington, vainqueurs du trophée du Président avec une
récolte de 120 points avec un match à jouer. Le combat serait inégal, surtout que le Canadien n’a remporté que trois de ses
onze derniers matchs.
« Je ne crois pas que ce soit un problème, a contredit Martin. C’est une
nouvelle saison et ça n’a pas d’importance, comment on y accède. C’est pour ça
qu’on travaille pendant 82 matchs ». « À partir d’aujourd’hui, tout est possible, on a tous la même fiche »,
a lancé Bergeron.
BEAUCOUP DE CHANCES, PAS BEAUCOUP DE BUTS
Sans nécessairement sortir avec l’énergie du désespoir, le Canadien a tout de
même trouvé le moyen de débuter son match du bon pied. C’est un coup de chance qui lui a permis de prendre les devants à la septième minute.
Après du bon travail pour récupérer son retour de lancer derrière le filet,
Benoit Pouliot a rejoint Andrei Markov juste devant le filet. Le défenseur a
dirigé le disque vers l’enclave, où elle a dévié sur le patin de Mikhail
Grabovski pour être redirigée dans le fond du but.
Les locaux ont toutefois fait un pas en arrière trois minutes plus tard quand
Halak a gaffé en quittant son filet pour récupérer une rondelle qui sortait du
coin de la patinoire à sa gauche. Hanson l’a tout juste battu de vitesse et son
tir d’un angle restreint a touché la cible. Le Canadien a tiré profit d’un jeu de puissance pour reprendre les commandes. À
16:17, Gionta a habilement rabattu une passe légèrement surélevée de Gomez,
avant de rapidement frapper la rondelle dans un filet abandonné.
Le Canadien a abordé le deuxième vingt avec encore plus de conviction, mais les
résultats n’ont pas nécessairement suivi. Complètement dominés, les Leafs ont
néanmoins réussi à créer l’égalité quand Viktor Stalberg a accepté une belle
passe de Tyler Bozak, avant de surprendre Halak du côté de la mitaine. Le Canadien a continué d’attaquer, mais la chance a pris du temps à lui
sourire. Bergeron a frappé le poteau sur un tir de la pointe en avantage
numérique, puis Pouliot a obtenu le même résultat lors d’une descente à deux
contre un peu de temps après.
Bergeron a toutefois eu sa revanche sur Giguère quand, après une mise en jeu
remportée par Gomez en territoire offensif, il a décoché un boulet qui lui a
permis d’enregistrer son 13e but de la saison. Il restait alors 97 secondes à
faire à la deuxième. La troisième période a aussi été l’affaire du Canadien… à part au tableau
indicateur. Lors du cinquième jeu de puissance des locaux, en tout début
d’engagement, Hanson, qui a sans doute disputé la meilleure rencontre de sa
carrière, a contourné Roman Hamrlik sur l’aile gauche avant de battre Halak
d’un faible tir, encore du côté du gant.
L’attaque du Canadien s’est déchaînée en deuxième moitié de troisième, mais
Giguère s’est fait un plaisir de repousser tout ce qui a été dirigé vers lui.
Cammalleri, Darche et Gionta ont tour à tour frappé à la porte avec insistance,
mais elle ne s’est jamais ouverte. Même en prolongation, le Canadien est passé à un cheveu de mettre la cerise sur
le sundae quand Cammalleri, après une spectaculaire montée au filet, a frappé
le poteau à la gauche de Giguère.
Source : RDS