Malgré les gains obtenus, le président du Syndicat des chargés de cours de
l’Université de Montréal, Francis Lagacé, n’a pas affiché un grand enthousiasme
à l’égard de l’entente avec l’UdeM. « Si c’était merveilleux, ça se sentirait. On a fait des gains sur la
taille des groupes-cours, réussi à avoir un abaissement sur l’ancienneté exigée
pour avoir accès au départ à la retraite », a-t-il déclaré à La Presse Canadienne.
« Nous avons aussi eu une meilleure définition de ce qu’est le double emploi.
Mais au plan salarial, bien qu’on ait une augmentation qui équivaut à 6,55 %, nous sommes toujours à 1 % du rattrapage qu’on
exigeait ». Bien que la durée de la grève ait mise en péril la session des étudiants,
M. Lagacé a estimé que le jeu en valait la chandelle. « Elle nous a permis de se rencontrer sur les piquets de grève, de
créer une solidarité entre nous et d’obtenir ce que nous n’aurions pas pu avoir
autrement. Cette solidarité nous servira dans les années à venir », a-t-il
estimé.
Sur les 2400 chargés de cours de l’UdeM, 400 se sont prononcés sur les
dernières offres patronales, un nombre qui a comblé M. Lagacé. « C’est extraordinaire! Quand on respecte les règles, quand tout le
monde est dûment convoqué, que toutes les instances ont été consultées, qu’on
soit 40, 150, 500 ou 2000, les résultats sont les mêmes. Si tout le monde avait
été là, je suis convaincu que le résultat aurait été le même ». Il a rejeté du revers de la main les allégations voulant qu’il ait
personnalisé le conflit de travail et fait cavalier seul dans les négociations. « Malheureusement, dans le public, il y a très peu de gens qui
comprennent comment fonctionne un syndicat. C’est de l’ignorance, on ne peut
pas en vouloir aux gens d’être ignorants ». Il a par ailleurs estimé qu’au cours des négociations avec la partie
patronale, l’université avait perdu toute crédibilité.
Du côté des étudiants, cette nouvelle du retour imminent en classe est
rassurante. « On est soulagés. C’étaient 30 000 étudiants qui voyaient leur
diplomation menacée. On permet à beaucoup de ces étudiants de terminer leur
session et ceux qui ne peuvent pas, l’université leur offre le choix de
rembourser leurs cours. Ça se termine relativement bien », s’est réjoui le
porte-parole de la Fédération des associations étudiantes du campus, Nicolas
Descroix. Malgré tout, M. Descroix a indiqué que son organisation envisageait
d’entamer un recours collectif contre l’université. La session des étudiants se terminera finalement le 9 mai.
Source : Félix Brian Corriveau