C’est en 1949, lors de la grève de l’amiante, que Michel
Chartrand fera ses véritables premiers tours de piste sur la scène syndicale.
Quelques années auparavant, en 1945, il embrassa la politique en se présentant
pour le Bloc populaire canadien, parti alors opposé à la conscription. Au cours
des années 50, sous Duplessis, Michel Chartrand sera emprisonné à sept reprises
lors de divers conflits de travail. Alors membre du PSD (Parti social
démocratique, ancêtre du NPD au Québec), Chartrand mordra la poussière aux
élections de 1958.
Grâce à sa formation, il fonde une imprimerie, Les Presses
sociales, en 1960. Il imprimera certains auteurs québécois, des revues de gauche
et, évidemment, des documents syndicaux. En 1967, il est élu Président du
Conseil central des syndicats nationaux de Montréal (CSN). Il occupera le poste
pendant 10 ans. Lors de la crise d’octobre de 1970, Michel Chartrand est arrêté,
comme 500 autres personnes, sous la Loi des mesures de guerre. Défenseur
inlassable du gagne-petit et dénonciateur de l’injustice sous toutes ses formes,
Michel Chartrand ira même jusqu’à se présenter contre Lucien Bouchard dans le
comté de Jonquière en 1998.
Vu comme un homme bouillant par ses pairs, Michel
Chartrand attira une admiration secrète auprès de la population québécoise, par
son franc parler, ses excès verbaux et ses positions sans demi-mesure. Michel,
aujourd’hui nous te saluons et rendons hommage à ton courage, à ta
détermination.