Fernand Foisy, qui a eu
le double privilège d’être à la fois l’ami et le biographe de Michel Chartrand,
raconte que ce dernier s’était fait très discret au cours de la dernière
décennie, car il éprouvait des problèmes de surdité. De plus il souffrait du
cancer des reins. « Il se déplaçait beaucoup moins et ne parlait presque plus
». Il enchaîne qu’il aura beaucoup payé de sa personne à travers les combats
qu’il a menés. Le premier ministre Jean Charest a avoué, de son côté, être fasciné
par le personnage, le considérant comme quelqu’un qui a apporté une énorme
contribution au service des travailleurs.
Pour sa part, la chef de l’Opposition
à l’Assemblée nationale, Pauline Marois, a déclaré : « Il avait le verbe haut. Ça
va nous manquer dans le paysage québécois ». Pour l’ancien président de la CSN, Gérald Larose : « C’est lui qui a ouvert le mouvement syndical sur un ensemble
de causes sociales. C’est quelqu’un qui a contribué avant la Révolution
Tranquille et au moment de la Révolution Tranquille à nous relever la tête ».
L’actuelle présidente du même syndicat, Claudette Carbonneau, se souvient : «
Avec lui, ce pouvait être l’engueulade ou le baise main. Moi, j’ai connu les
deux ».
Son fils Dominique a raconté que son célèbre père s’est éteint de façon
paisible, entouré de ses enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants. La
famille a souhaité que ses funérailles soient partagées avec la population. La
dépouille de M. Chartrand sera exposée à compter de mercredi soir à la
Coopérative funéraire de la Rive-Sud, à Longueuil. La messe de funérailles se
tiendra samedi, à 11h, en l’église Saint-Antoine de Padoue, à Longueuil.