Le vice-président du Comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable de l’habitation, Michael Applebaum, a fait l’annonce de son plan d’action pour l’amélioration des logements. Les propriétaires d’immeubles jugés insalubres vont le payer cher. Les amendes vont doubler. Ainsi, si le propriétaire possède une propriété à son nom, l’amende passe de 2 000 à 4 000 $! Et si c’est une compagnie de gestion, attention, l’amende actuelle de 4 000 $ grimpera à 10 000 $! Si l’intention première est noble, elle pénalise à l’inverse.
Car si c’est un fait indéniable qu’il y a des propriétaires gravement négligents, combien, par contre, sont aux prises avec des locataires, véritables cochons, qui génèrent coquerelles et punaises que l’on irresponsabilise en faisant porter l’odieux sur les propriétaires qui devraient, aux dires de la Ville, faire leur ménage à leur place.
DES HORREURS
La Métropole a déjà rapporté dans ses pages le cas d’une famille sur la rue Beaulieu, à Ville-Émard, d’une malpropreté dépassant l’imagination humaine. Toutes les bestioles possibles s’y étaient donné rendez-vous. Alerté par les locataires de l’étage au-dessus, le propriétaire du triplex a envoyé illico un exterminateur. Celui-ci a mentionné au propriétaire : « Mon pauvre Monsieur. Quand bien même j’y retournerais dix fois, s’ils ne lavent jamais les murs et laissent traîner des excréments de leurs animaux domestiques, qu’est-ce que je peux y faire? » Quelques jours plus tard, sur une plainte… de ces bougons concernés, le propriétaire a été avisé par l’inspecteur de l’arrondissement Sud-Ouest qu’il était tenu responsable pour l’insalubrité des lieux!
Ce dernier a pu se sortir de ce cauchemar en réussissant à chasser les occupants. Un parcours du combattant, car pour le malheur du proprio, totalement dépassé par les événements, les cochons en question payaient leur loyer rubis sur l’ongle. Au royaume de la charte des droits et libertés, ils n’ont que des droits et aucun devoir. Avec la bénédiction de la Ville. Cette dernière vient d’édicter cette réglementation sévère à la suite de reportages montrant des immeubles totalement impropres à l’habitation. Pour donner plus d’efficacité à l’application des nouvelles mesures, on nommera deux nouveaux inspecteurs (ce qui augmentera au passage le personnel de la fonction publique déjà considérable). Le budget annuel de fonctionnement du plan d’action est de 1 M$.