l’avocate Michèle Frenière du cabinet
Brouillette & Associés, a été envoyée hier
à Radio-Canada, à Tout le monde en parle,
à Dany Turcotte et à Guy A. Lepage. « Il appert de l’émission diffusée, de
même que des propos tenus lors de l’enregistrement
de ladite émission, que notre
client a été délibérément piégé en étant
invité dans le but d’être ridiculisé et de voir
sa crédibilité attaquée sans aucun respect
pour ses droits fondamentaux », peut-on
lire dans le document de trois pages.
L’avocate déplore notamment que
l’entrevue n’ait pas été diffusée au
complet, puisque Ian Halperin apportait
vraisemblablement des précisions quant
à ses sources le poussant à croire que
Michael Jackson était en faveur de la
séparation du Québec. Selon Me Frenière, « certains passages
carrément odieux » auraient dû être
coupés au montage. À titre d’exemple, le
passage où monsieur Robinson indique
que notre client est habitué au « brassage
de merde », écrit-elle.
« Pour se moquer de lui »
L’avocate ajoute que son client a fait
l’effort de donner une entrevue en français,
« par respect envers les téléspectateurs
de Radio-Canada », et que certains
intervenants ont abusé de sa mauvaise
compréhension de certains commentaires
« pour se moquer de lui ». « Il va sans dire que tout cela est totalement
inapproprié et notre client estime à
bon droit que cela relève d’un manque de
professionnalisme et d’une négligence
impardonnable. Les propos et insinuations
tenus et diffusés sur les ondes de
Radio-Canada sont totalement inacceptables
et constituent une atteinte
flagrante à l’honneur, à la dignité et à la
réputation de notre client », peut-on lire
dans le document. Ian Halperin et son avocate réclament
des excuses publiques qui doivent être
formulées durant la prochaine émission
de Tout le monde en parle, diffusée ce
dimanche.
Jusqu’à son dernier sou
L’auteur réclame également la somme
de 1 $ par téléspectateur ayant vu l’émission
dimanche dernier, soit 1 789 000 $
(selon les données BBM disponibles). « On essaie de réclamer un montant
raisonnable », indique Me Michèle Frenière
au Journal. « J’ai lu les commentaires faits sur les
blogues et le sentiment de mon client
d’avoir été traité injustement et le malaise
qu’il a ressenti lors de l’enregistrement se
sont répercutés sur le public », estime-telle.
Selon elle, Ian Halperin a été invité
pour faire « rire de lui ».
« On peut ne pas apprécier un certain
type de journalisme, mais c’est dangereux
de s’en prendre à la personne derrière la
plume », plaide-t-elle, en ajoutant que son
client est « très troublé » par la tournure
des événements. « Ils sont allés trop loin »,
juge-t-elle. Ian Halperin, de son côté, est bien décidé
à gagner la bataille. « S’ils ne répondent pas, dit-il au sujet de
la mise en demeure envoyée hier, j’irai
jusqu’à la fin avec ça. Il y a des personnes,
au Québec et aux États-Unis, qui me
supportent. Ils doivent admettre leurs torts et payer
les dommages. Si je dois dépenser mon
dernier sou pour avoir justice, je le ferai »,
menace-t-il.
-
« […] Sous l’initiative de monsieur
Dany Turcotte, des commentaires
diffamants ont été portés à
l’endroit de monsieur Halperin, dans le
but évident de le discréditer et
d’attaquer son professionnalisme et sa
pratique journalistique ». -
« Il est regrettable qu’un invité qui
fait l’effort de donner une
entrevue en français soit
malmené de la sorte par des animateurs
qui devraient à tout le moins s’assurer
de sa bonne compréhension et lui
octroyer le temps nécessaire pour
s’exprimer dans cette langue qui n’est
pas la sienne et répondre aux
accusations et insultes gratuites
formulées à son endroit par les
animateurs et certains intervenants ». -
« Même si l’une des marques de
commerce de ce dernier est de se
présenter en public avec des
lunettes et autres accessoires
vestimentaires hauts en couleur, il est
indéniable qu’il fait partie des auteurs à
succès du New York Times, sans
compter les nombreux prix qu’il a reçus à
titre de journaliste et de réalisateur ». -
« […] Monsieur Turcotte réitère à
plus d’une reprise qu’il n’a pas lu
les livres de notre client. Pourtant,
il précise à la toute fin de l’émission qu’il
se ferait un plaisir de les brûler, page par
page… Comment peut-on commenter ou
critiquer un ouvrage et/ou une pratique
journalistique sans même avoir pris
connaissance de leur contenu? »
Source : Canoë