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Ancienne bourse de montrÉal

Les architectes montréalais Edward et William S. Maxwell prennent quant
à eux en charge les travaux sur le chantier. L’achat du terrain survient en
janvier 1903 après de longues négociations avec les sulpiciens. Le contrat de
vente est entre autres assorti d’une clause excluant tout droit de vue sur les
jardins du séminaire situés à l’arrière de la propriété. En outre, les ouvertures,
givrées, doivent s’élever à six pieds du sol. De hauts murs seront d’ailleurs
élevés à l’arrière des ailes pour satisfaire les exigences des sulpiciens.

Les premières transactions s’effectuent sur le nouveau parquet le 29 juin 1904.
Le Montreal Stock Exchange poursuit ses activités à cet endroit jusqu’en
octobre 1965, puis il déménage au square Victoria. Durant toute cette période,
on note peu de changements, si ce n’est l’ajout en 1928-1929 d’un étage sur une
partie de l’aile droite de l’édifice lors de la construction de l’édifice
voisin du Montreal Curb Market. En 1952, le décor intérieur de la salle du
parquet est modernisé après l’effondrement du plafond de plâtre d’origine.

En 1966, la Bourse
de Montréal se défait de l’immeuble qu’elle vient de quitter au profit d’un
organisme qui veut le convertir en centre culturel. À partir de 1968,
l’immeuble accueillera le Centaur Theatre qui transforme l’ancienne salle du
parquet en salle de spectacles en 1974.

Le portique à six colonnes corinthiennes qui domine la composition
évoque d’emblée un temple de l’Antiquité gréco-romaine et confère une
monumentalité certaine à cet édifice de taille relativement modeste. Bien que
l’immeuble ait perdu un peu de sa symétrie d’origine avec l’ajout d’étages sur
les ailes latérales, le classicisme de la composition demeure néanmoins
facilement perceptible, d’autant plus que tout le vocabulaire architectural est
directement emprunté à l’Antiquité, y compris les hautes fenêtres grillagées et
les chapiteaux d’antes des ailes latérales. À Montréal, en 1903, une telle
composition d’esprit néoclassique s’inscrit dans un mouvement de renouveau
classique proprement nord-américain qui puise à sa manière dans les méthodes et
les ressources documentaires de l’École des beaux-arts de Paris.