Bellemare ne comparaîtra pas, jeudi, devant le directeur
général des élections du Québec (DGE), relativement au financement occulte du
Parti libéral alors qu’il était député de Vanier et ministre de la Justice. En mars dernier, l’ancien ministre libéral de la Justice a
jeté un pavé dans la mare en déclarant à différents médias que l’industrie de
la construction avait bel et bien cotisé à la caisse du Parti libéral. Puis, dans une entrevue diffusée le 12 avril à Radio-Canada,
Marc Bellemare a affirmé qu’il avait été au centre d’un trafic d’influence pour
la
nomination de juges. Me Bellemare a signifié, mercredi après-midi devant la Cour
supérieure, qu’il contestait la convocation du DGE. Dans sa requête, il
soutient que cette assignation est illégale, constitue un déni de justice et un
excès de compétence. Me Bellemare affirme être lié par le serment de
confidentialité qu’il a prêté lorsqu’il était siégeait au conseil des
ministres, il y a six ans, et qu’il lui est impossible de témoigner devant les
enquêteurs du DGE à moins d’être relevé de ses engagements par le conseil
exécutif.
M. Bellemare affirme qu’il ne sait rien du financement
corporatif du PLQ, hormis ce dont il a eu connaissance dans l’exercice de ses
fonctions, ce qui l’empêche de dévoiler quoi que ce soit à moins d’y être
autorisé. Les allégations de Me Bellemare ont poussé le premier
ministre Jean Charest à mettre sur pied une commission d’enquête présidée par
l’ancien juge de la Cour suprême du Canada, Michel Bastarache.
DEUXIÈME PRISE
Le mois dernier, Marc Bellemare avait déjà manifesté son
intention de contester la légalité de la procédure. M. Bellemare avait alors
obtenu un délai, car il voulait contester la légalité de sa convocation. Les
avocats du DGE avaient accepté de remettre au 22 avril la comparution de
l’ex-ministre. Les deux parties sont maintenant convoquées pour débattre de
leurs arguments devant un juge de la Cour supérieure le 18 juin prochain.