Je ne pense pas qu’un maire a le pouvoir de juger un autre maire ou ce qui se passe dans une autre ville», a commenté le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, en marge des assises annuelles de l’Union des
municipalités du Québec, vendredi. Il s’est ainsi dissocié de la fracassante intervention du
maire de Québec, qui a vilipendé Gérald Tremblay sans le nommer, jeudi, en
soutenant « qu’il y en a qui ont mal géré leur ville et pendant ce temps, on
mange tous de la merde ».
Le maire Labeaume disait avoir visé « ceux qui n’ont pas été assez
allumés pour savoir ce qui se passait chez eux », en faisant référence aux
allégations de corruption ayant entaché la métropole. « À mon avis, ça ne touche pas des individus en particulier.
Il se passe des choses aussi à Québec, à Ottawa, alors je pense que c’est la
classe politique en général qui a du mal à regagner la confiance des citoyens »
a nuancé la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, alors qu’elle était
questionnée sur la sortie du maire Labeaume. « Je ne crois pas qu’on paie seulement pour les erreurs de
Montréal », a renchéri le maire de Thetford Mines, Luc Berthold.
Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, a pour sa part affirmé
que Régis Labeaume « avait raison », tout en défendant aussi le maire de la
métropole qui, selon lui, n’a pas les coudées franches pour diriger la ville en
raison des pouvoirs accordés aux arrondissements. Quant à Régis Labeaume, il a brièvement justifié sa sortie
de la veille, affirmant qu’il avait voulu défendre les élus des petites
municipalités qui font injustement l’objet de suspicion. « Beaucoup de collègues
ont apprécié », a-t-il argué.
La majorité des élus réunis au centre des congrès de Québec
ont toutefois prévenu le gouvernement Charest de ne pas leur enfoncer dans la
gorge des règles d’éthique qui risqueraient de nuire à la gestion des
villes. « On cherche à imposer un code d’éthique à des municipalités
qui n’ont pas les ressources pour le faire juste pour donner une belle image au
gouvernement », a déploré le maire de Richelieu, Jacques Ladouceur, au cours
d’un atelier.
« Les villes doivent avoir un code d’éthique. Je pense qu’on
pose des gestes tellement importants, ce n’est pas une question d’image », a
réfuté le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard. Au cours de son allocution, il n’a pas donné plus de
détails, se limitant à réitérer son intention de déposer un projet de loi à ce
sujet, le plus rapidement possible.
Source : Agence QMI