La question s’est posée la semaine dernière, lors des actes de vandalisme rue Sainte-Catherine, à l’issue du match opposant
les Canadiens de Montréal aux Penguins de Pittsburgh. On s’est rendu compte que
les photos et des bouts de films pris par des témoins avec leur cellulaire vont
aider grandement les policiers à trouver les auteurs des actes de violences.
Maintenant, durant cette même semaine, c’était au tour des enseignants de
révéler, au cours d’une conférence, que pas moins de 45 % d’entre eux
avaient été l’objet de violences de la part des élèves.
On pourrait toujours les prendre en pitié, quoique beaucoup
on démissionné devant leur responsabilité d’autorité, faisant porter le blâme
sur l’éducation offerte par les parents. Oui, c’est un fait, que beaucoup de
parents croient aimer leurs enfants mais les laissent tout faire. Le phénomène de
l’enfant roi est bien connu. Et qu’ils sont les premiers à venir barber les
professeurs en les apostrophant d’un « mon enfant est merveilleux,
vous ne savez pas vous y prendre avec lui ». Avec l’installation de
caméras, on viendrait faire basculer le tout.
Désormais l’enseignant, vidéo à
l’appui, pourrait facilement répliquer : « Ah oui! Il est merveilleux
votre enfant. Eh bien regardez-le aller en classe. C’est comme ça que vous
l’avez éduqué? » Vous allez voir rabattre le caquet de pas mal de
parents. À mon avis, c’est certain que la présence de caméras changera la
dynamique. Mais il y a un hic, aussi; l’élève qui s’ennuie en classe parce que
le professeur est lui-même ennuyeux (cause réelle de décrochage en plus de
programmes inintéressants) pourrait exiger qu’on montre sur film la façon de
faire des enseignants.
Cela joue des deux côtés. Et je ne suis pas sûr,
connaissant les enseignants, souvent lâches sur les bords, s’ils vont apprécier
de se faire évaluer. Vous savez que c’est un rare corps professionnel qui n’a
pas voulu qu’on élève leur travail au rang de profession reconnue par l’Ordre
des professions, comme les dentistes ou même les plombiers. Cela les exposerait
à de possibles blâmes professionnels. Une situation à laquelle ils ne veulent
pas se voir soumettre. Mais revenons à ces caméras qui sont rendues
nécessaires.
Un peu comme dans le film « La journée de la
jupe » avec Isabelle Adjani, qui montre des monstres en classe où tout
enseignement est impossible; on avait des preuves sur film de ce qui s’y
passait. Faisons la même chose. Avec à la clé que, si un élève était surpris
« on camera » à faire de l’indiscipline, il serait envoyé pour
quelques jours dans une école de redressement très sévère. Il y penserait deux
fois.