Créée
le 24 mai 1899, cette adaptation lyrique du conte de Perreault n’a pas été
présentée à Montréal depuis 1912. Aussi une modernisation de l’œuvre
s’imposait-elle, le personnage de Cendrillon s’incarnant cette fois-ci dans les
années 50. L’opéra
comique s’est ouvert sur un décor surdimensionné à prédominance rose bonbon.
Les mimiques hilarantes des personnages totalement excentriques, déjà soutenues
par une multitude de rires, ont d’emblée donné le ton : un pur divertissement
familial qui, sans déroger de la ligne de conduite de l’opéra, lui permet
néanmoins de sortir de son cadre rigide et élitiste.
La musique de Massenet et
le livret d’Henri Cain demeurent intouchés, mais le contexte est clairement
coloré et fantaisiste. La
scénographie éclatée a proposé des moments tout simplement savoureux, qu’on
pense à Cendrillon faisant son apparition dans un immense four crasseux, aux
gardes du corps du prince vêtus à la Al Capone ou encore à la bonne fée
marraine entourée de danseuses de ballet costumées en insectes.
Cette
même production, dont la première a eu lieu le 22 mai, a déjà été présentée à
quatre reprises dans le monde, soit à l’Opéra national du Rhin à Strasbourg, à
l’Opéra de Karlsruhe en Allemagne, au New York City Opera ainsi qu’à l’Opéra de
Marseille.
Seule
modification au programme : la distribution, entièrement canadienne, qui est
composée de Julie Boulianne, mezzo-soprano, dans le rôle de Cendrillon et de
Frédéric Antoun, ténor, dans la peau d’un Prince charmant plutôt blasé. À
leurs côtés gravitent la mezzo-soprano Noëlla Huet (Madame de la Haltière), le
baryton Gaétan Laperrière (Pandolfe) et la soprano Marianne Lambert (Fée
marraine). Le chef français Jean-Yves Ossonce dirige pour sa part l’Orchestre
Métropolitain et le Choeur de l’Opéra de Montréal. Avec
un remarquable sens de la théâtralité, Renaud Doucet et André Barbe signent
mise en scène, chorégraphie, costumes et décors de cet opéra féérique en quatre
actes.
Cendrillon
de Jules Massenet sera présenté les 26, 29, 31 mai ainsi que le 3 juin 2010
à 20h à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, en version français
sous-titrée en anglais.
Source : Canoë