En
plus des dix personnes, la synagogue elle-même fait l’objet d’une poursuite au
civil. Selon le journal The Gazette, des accusations de même nature
seront aussi bientôt logées contre cinq autres membres de la même congrégation. L’affaire
fait suite à la saisie en décembre dernier de près de 900 litres de vins et de
spiritueux par la police de Montréal qui avait mené une longue enquête auprès
de la congrégation Toldos Yakov Yosef de Skver. La
synagogue, qui aurait été établie il y a plus de 30 ans par la filiale Skver
des juifs Hassidiques, dessert plus de 300 familles.
Interrogé
par le journal, Max Lieberman, du Conseil de la communauté juive orthodoxe,
s’est dit d’avis que la synagogue n’avait enfreint aucune loi sur la boisson,
affirmant que la communauté détenait une opinion juridique à cet effet. Le
Conseil est une coalition formée de plus d’une douzaine de synagogues
hassidiques de la région d’Outremont, qui regroupent quelque 10 000 membres.
Max
Lieberman a affirmé que la Loi fédérale sur le commerce interprovincial des
boissons enivrantes permet l’importation, l’expédition et la possession de
boissons enivrantes d’un endroit situé au Canada ou à l’étranger, dans une
province, à des fins sacramentelles. Max
Lieberman estime que la loi fédérale a préséance sur celle du Québec, bien que
la province ait établi ses propres règlements pour les congrégations
religieuses.
Les
responsables de la synagogue visée ont l’intention de se défendre en cour. Selon
une enquête menée par l’Agence QMI en janvier dernier, les synagogues juives
s’approvisionnent chez des commerçants juifs ontariens qui sont autorisés à
vendre de l’alcool en Ontario à de strictes fins religieuses. Alors que la
Régie des alcools de l’Ontario (RAO) prélève sur chaque bouteille de vin une
marge bénéficiaire de 64%, en plus d’un montant de 1,62 $ par litre, les
vendeurs de vins d’office religieux paient seulement une redevance de 15 % de
leurs ventes à la RAO.
Au
Québec, toutes les communautés religieuses, catholiques, orthodoxes ou juives,
doivent acheter leurs vins d’office à la SAQ. Il n’existe pas ici de vendeurs
autorisés. La
porte-parole de la SAQ, Linda Bouchard, avait affirmé en janvier qu’au Québec,
« les ministres du culte des communautés reconnues s’approvisionnent
directement dans les succursales et ils obtiennent un rabais de 17 % ». Ce mode
de fonctionnement a été mis en place il y a plusieurs années.
Les
offices religieux juifs imposent le service du vin pendant la cérémonie.
Toutefois, dans les alcools saisis en décembre, les policiers ont trouvé du
schnaps aux pêches, de la liqueur de bananes et d’autres sortes de liqueurs et
de spiritueux.
Source :
Argent