« Si on ne contribue pas, si nos parents et amis ne contribuent pas, qui va contribuer? » ,avait-elle dit. Ces dons de très jeunes adultes encore aux études soulèvent la question des prête-noms, qui servent de paravents à un employeur qui a déjà atteint son maximum ou qui veut rester anonyme. Le Directeur général des élections enquête actuellement sur quelques cas où des secrétaires de bureaux de génie-conseil ont donné 3000 $, la contribution maximale, au Parti libéral du Québec.
Dans la controverse autour du financement du PLQ, Stéphane Bédard, le leader parlementaire péquiste, avait lancé : « Qui peut donner 3000 $ à part quelqu’un qui s’attend à quelque chose en retour? » Pauline Marois préconise désormais de ramener à 500 $ le maximum des contributions, car elle est convaincue que ceux qui donnent 3000 $ vont souvent « se faire rembourser par la porte d’en arrière ».
« Une attention particulière »
Cynthia Gagnon, porte-parole du Directeur général des élections, a affirmé que le DGE avait « porté une attention particulière » aux informations publiées mardi par La Presse. On rassemble les faits avant de décider s’il y aura une « vérification », le passage obligé avant de décider si l’on fera enquête. La Presse a révélé mardi que, en 2007, 62 personnes avaient versé pas moins de 123 000 $ à une éventuelle campagne de Pauline Marois, une moyenne de 2000 $ par personne environ. Plusieurs donateurs étaient associés à des entreprises de génie-conseil, et 44 % avaient donné le maximum admissible de 3000 $.
La loi est limpide, selon Cynthia Gagnon : celui qui donne à un parti doit donner son propre argent, sans qu’il y ait de remboursement pour sa contribution. Rappelons que, pour la campagne à la direction du parti, en 2005, le PQ avait décidé que les contributions à la campagne des candidats à la succession de Bernard Landry devaient être confiées au parti. Elles étaient traitées comme des contributions ordinaires avant d’être réacheminées aux candidats.
Cynthia Gagnon ne veut pas se prononcer sur le fait que des étudiants sans emploi puissent injecter 3000 $ dans une campagne politique. En 2007, quand Pauline Marois s’était présentée dans Charlevoix, les quatre enfants avaient versé 400 $ chacun. Pour vérifier l’authenticité d’une contribution, on établit que les fonds ont été tirés à partir d’un chèque personnel.
17 membres de la famille
Lors de la campagne de 2005, pas moins de 17 membres de la famille immédiate de Pauline Marois et de son conjoint, Claude Blanchet, ont contribué à la campagne de la chef péquiste, dans la très grande majorité des cas au maximum de 3000 $. En tout, la parenté a fourni 55 575 $ à la campagne de la députée de Charlevoix, qui avait amassé 345 000 $ cette année-là. Dans la quasi-totalité des cas, ce fut aussi leur seule contribution financière à un parti politique. La mère de Pauline Marois, Marie-Paule Gingras, avait versé 3000 $ au trésor de guerre de sa fille.
La soeur de Pauline Marois, Jeannine, a donné 2225 $ en 2005. Son conjoint, Jean Caouette, a donné 2800 $. Sa seule autre contribution politique sera pour Pauline Marois encore, en 2007. Le frère de Pauline Marois, qui travaille en gestion immobilière, a versé 3000 $, tout comme sa conjointe, Denise Noreau, professeure. Leur fils, Marc-Antoine Noreau-Marois, ne voulait pas être en reste. Malgré ses 19 ans, l’étudiant a lancé lui aussi 3000 $ dans l’escarcelle. La soeur de la belle-soeur de Pauline Marois, Marthe Noreau, ergothérapeute, y est allée aussi de 3000 $, tout comme son père, Paul-Émile, retraité.
Denis Marois, le frère de la chef péquiste, a fourni 3000 $. Ce travailleur social avait déjà contribué au PQ à raison de 300 $ par année, de 2000 à 2002. Du côté des Blanchet, Francine, la soeur de Claude, a aussi fait le sacrifice de 3000 $, tout comme son conjoint, Yvon Desloges. Encore là, les enfants ont répondu à l’appel : Marie-Ève et Alexandre, deux étudiants de 18 et 21 ans, ont donné chacun 3000 $ pour aider leur tante à devenir chef du PQ.
Source : Cyberpresse.ca