Les Ronaldinho, Clarence Seedorf et Pato, pour ne nommer que ceux-là, ont été
généreux et ont littéralement donné une leçon de football, s’amusant comme
larrons en foire sur la pelouse naturelle installée pour l’occasion. Un
collègue a même comparé leur performance à celle des Harlem Globetrotters. Très
juste. Mais ce qui a frappé la formation italienne, c’est l’accueil reçu par le
public montréalais. « Aux États-Unis (où l’AC Milan a disputé deux matchs avant de s’amener à
Montréal).
Les matchs étaient plus gros, mais il n’y avait pas d’engouement, a
indiqué le sélectionneur Mauro Tassotti. Ici, dès notre arrivée, on a senti
toute la culture de football et toute la passion de la ville pour notre équipe.
Il y avait des amateurs à notre hôtel et les gens ont été extraordinaires lors
du match. » « Tout le monde est très content de l’accueil reçu ici,
a ajouté le Brésilien Pato. Partout dans la ville, nous nous sommes sentis chez
nous. » « On doit se féliciter et quand je dis on, je parle de toute la ville de
Montréal, a indiqué l’entraîneur-chef de l’Impact, Marc Dos Santos. Nous avons
prouvé que nous étions une ville qui mérite d’être au plus haut niveau du
soccer en Amérique du Nord. »
Le trio milanais est d’ailleurs responsable du premier but de la rencontre,
marqué à la 12e minute. Après que Rocco Placentino et Philippe Billy soient
entrés en collision le long des lignes de touche, Ronaldinho a pu récupérer le
ballon laissé là, avant de le remettre à Seedorf au centre. Le Néerlandais
s’est facilement débarrassé de deux opposants avant de remettre à Pato, qui a
déjoué Matt Jordan d’un tir bas sur la gauche.
L’Impact n’a tout de même pas mal paru au cours de la première demie, et c’est
sur une belle séquence qu’il a pu créer l’égalité à la 17e minute. Leonardo Di
Lorenzo a remis le ballon a David Testo, posté au centre du terrain. Ce dernier
a déjoué Cristian Brocchi d’une belle feinte avant de battre Roberto Colombo
d’un tir bas à droite d’une distance d’environ 25 mètres. Un beau but qui a
rallié la foule. « Je ne savais pas comment réagir, a indiqué le milieu de terrain montréalais.
Une fois que j’ai eu marqué, j’ai eu comme une absence, puis je me suis dit
qu’il fallait bien célébrer! »
L’AC Milan a ensuite décidé d’ouvrir la machine pour se donner une avance. À la
25e minute, Jordan a effectué un bel arrêt face à Luca Antonini, mais les
Rossoneri ont pu récupérer le ballon. Bien posté en haut de la zone de
réparation, Ronaldinho a mystifié la défensive de l’Impact en regardant vers
Pato, mais remettant le ballon à Seedorf positionné à la droite du filet.
Jordan a bloqué le tir de ce dernier, mais le capitaine Filippo Inzaghi a pu
récupérer le ballon pour le loger dans une cage abandonnée.
Placentino a eu une belle occasion de créer l’égalité dans les derniers moments
de la première demie. Il a pu battre de vitesse le défenseur milanais sur la
droite et se diriger seul vers Colombo. L’attaquant montréalais a choisi le bon
jeu en tentant de lober le ballon par-dessus le gardien, sorti loin devant son
filet, mais le ballon est passé par-dessus le but.
L’AC Milan a démontré dès le début de la deuxième demie qu’elle voulait
accentuer son avance. Ronaldinho, Pato et Seedorf – encore eux! – ont mis
beaucoup de pression. Jordan a sauvé les meubles sur un boulet à bout portant
de Pato (51e), avant que Seedorf ne rate de peu la lucarne droite sur un
superbe une-deux dans la zone (53e). Jordan est en furie et ses défenseurs en
entendent plein les oreilles. Ils veulent bien, mais l’écart entre les deux
clubs a d’ailleurs davantage paru dans cette demie. Imaginez: il manquait à la
formation présente sept joueurs milanais, sélectionnés pour la Coupe du monde.
Tout de même, autant Tassotti que Pato ont louangé le niveau de jeu du onze
montréalais. « On a gagné, mais il y a des joueurs de l’Impact qui sont très forts,
particulièrement l’arrière gauche (Stephen deRoux) », a notamment analysé
Pato. Les efforts des Rouges et Noirs ont été récompensés en 58e. Seedorf s’est moqué
d’environ sept joueurs de l’Impact en entrant en zone de réparation. Un petit
une-deux avec Pato et un tir violent du côté droit aura raison du gardien
montréalais. Seedorf quittera la rencontre sous les chauds applaudissements de
la foule quatre minutes plus tard.
Tassotti, a cependant fait plaisir à la foule en laissant Ronaldinho jusqu’en
90e minute. Le Brésilien ne cessera d’ailleurs pas de se donner en spectacle.
Il marquera finalement le quatrième but sur un penalty (81e). L’objectif de Joey Saputo et de l’Impact aura été atteint: ce match a été une
grande fête du ballon rond et Montréal a su démontrer qu’elle était une grande
ville de foot. On chantonne déjà « You’ll Never Walk Alone » en
espérant Liverpool maintenant…
Source : RDS
