Dragon a permis, hier, l’arrestation de 10 braconniers – dont plusieurs
récidivistes – et de 7 de leurs clients. Soixante-six agents de
protection
de la faune ont participé à l’opération. Selon
les données de l’enquête, qui
a duré un an, les braconniers ont pêché au moins 2000 poissons dans le
Vieux-Port en 2009 et en 2010. Les poissons, des dorés et des achigans
pesant
entre 250g et 1,5 kg, étaient vendus dans le Quartier chinois.
Même
si sept commerces ont été
visités par les agents hier, il n’est pas encore établi que les poissons
étaient revendus au public. Les commerçants devront prouver la légalité
de leur
approvisionnement. Les pêcheurs se déplaçaient en vélo avec leurs prises,
souvent encore vivantes, pour aller les proposer aux employés des
commerces. Il
y avait aussi des ventes directement sur les berges.
« Ils
pouvaient prendre 20 kg de
poisson le matin, aller vendre leur pêche et revenir en prendre encore
20 kg
l’après-midi », a relaté Pierre Fortin, lieutenant au service de
protection de
la faune.
Les
prises pouvaient rapporter 6 $ le
kilogramme au pêcheur et la même marge au détaillant. Les contrevenants
s’exposent à au moins 150 000 $ d’amendes. Il pourrait s’écouler 10 ou 12
mois
avant que leur identité ne soit connue. Les dossiers de poursuite ont
été remis
aux procureurs provinciaux.
PÉRIODE PROPICE
Les
braconniers, qui travaillaient
7 jours sur 7, ont profité de la période du frai, qui dure de
trois à
quatre semaines, après la fonte des glaces. Les poissons deviennent
alors plus
agressifs et mordent plus volontiers à l’hameçon. Ils convergent vers
les
frayères : les dorés au quai de l’Horloge et les achigans à la pointe du
Havre.
« En
pêchant pendant le frai, les
braconniers ont causé des dommages considérables à ces espèces et ont
nui aux
pêcheurs respectueux des lois », a affirmé Claude Beauchemin, commandant
au Service de protection de la faune.
Les
personnes qui s’inquiètent
d’avoir mangé de ces poissons peuvent se rassurer : on peut sans danger
consommer du doré jusqu’à huit fois par mois. Les femmes enceintes ou
qui
allaitent et les jeunes enfants doivent éviter d’en consommer aussi
souvent. Il
n’y a pas de restrictions pour l’achigan, sauf pour ceux de grande
taille.
Source : Cyberpresse
