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Shell n’a pas trouvÉ d’acheteur

C’est la fin pour l’installation de Montréal-Est de Shell Canada à
titre de raffinerie. La pétrolière refuse de la vendre, préférant la
transformer en centre de distribution. Ce changement veut dire que sur 500 emplois, il en restera une trentaine. L’entreprise a publié, en fin de matinée, un communiqué expliquant la
décision, « prise après avoir déployé des efforts considérables » afin de
vendre la raffinerie. Ces efforts ont été pilotés par un comité spécial dirigé par Michael
Fortier, avocat et ancien ministre au sein du gouvernement Harper à
Ottawa.

Shell reconnaît avoir reçu deux déclarations d’intérêt, mais
qu’aucune ne permet de poursuivre les discussions. L’entreprise refuse
aussi de publier quelque détail que ce soit sur ces déclarations
d’intérêt. Celles-ci ont été écartées, mentionne Lorraine Mitchelmore, présidente de
Shell Canada, « pour la simple raison que l’écart entre certaines des
conditions avancées et nos exigences est beaucoup trop grand pour
pouvoir envisager de façon réaliste la conclusion d’une entente sur la
vente de la raffinerie ». « Même si nous fermons la raffinerie, dit Mark Williams, directeur du
secteur aval chez Shell, la transformation des installations en
terminal nous permettra de continuer d’approvisionner le marché de
Montréal en produits Shell innovateurs ».

Réactions suite à la fermeture de la raffinerie :

Robert Coutu, maire de Montréal-Est

Le maire de Montréal-Est se dit « très déçu ». « Nous avions deux
acheteurs de qualité. On se demande si Shell a véritablement considéré
les offres ». Il croit que les conséquences seront « énormes pour tous
les fournisseurs, les clients et les familles ».

Pourquoi Shell a repoussé les offres?

Robert Coutu se demande pourquoi Shell a repoussé les offres. « Je
vais relancer le comité spécial pour qu’il relance Shell, pour obtenir
la vérité ». Il est surpris, puisque « Shell investit ailleurs et la raffinerie
de Montréal-Est reste prospère. Si nous avions eu une semaine de plus,
nous aurions eu un 3e acheteur ». Il estime que l’arrêt d’activité aura « un gros impact » pour la communauté, qu’il faudra du « temps pour faire le vide ».

Jean-Thomas Bernard, professeur d’économie à l’Université Laval.

« Je ne suis pas surpris par la décision de Shell. Le marché
américain connaît un léger surplus et la raffinerie Shell ne
représentait que 15 % de la production nord-américaine ». Il estime que « la fermeture de la raffinerie n’aura pas d’impact
pour Montréal, qui va se retrouver comme New-York et Boston, des villes
qui ne produisent pas elles-mêmes leur essence. Aux États-Unis, il n’y
a pas de raffinerie au nord du New Jersey. Les prix ne vont pas
augmenter. Montréal devra faire venir son pétrole d’ailleurs ».

Rappel historique de la raffinerie

– Inaugurée le 24 mars 1933.

– La plus grande raffinerie de Shell au Canada.

– Elle transformait, à sa fondation, 5 000 barils de pétrole brut par
jour. Sa capacité de raffinage a rapidement été portée à 40 000 barils
par jour.

– La raffinerie dispose de 154 réservoirs à produits pétroliers et emploie environ 500 travailleurs à temps plein.

– En 2009, Shell a conclu que la raffinerie ne figurait plus dans sa stratégie à long terme.

– Le 7 janvier 2010, Shell Canada a annoncé son intention de fermer
la raffinerie et de la convertir en un terminal de carburant.

– Un comité spécial québécois dirigé par l’ancien ministre
conservateur Michael Fortier avait été formé avec certaines parties
prenantes pour chercher un nouvel opérateur de la raffinerie. La
direction de Shell n’a pas réussi à s’entendre sur la valeur des
installations avec les deux acheteurs potentiels qui avaient été
identifiés par ce comité.

– Le 4 juin 2010, Shell Canada a confirmé sa décision de transformer sa raffinerie de Montréal-Est en terminal.

– La transformation des installations ne devrait assurer le maintien
que de 30 emplois, ce qui signifie environ 470 suppressions de postes.
La raffinerie devrait recevoir sa dernière livraison de pétrole brut en
août et cesser ses activités en septembre.

– La raffinerie, ouverte il y a 75 ans, a une capacité de 130 000 barils
par jour. Avec la fin de ce type d’activité sur ce site, seule Suncor (SU) a une raffinerie à Montréal, après avoir fait l’acquisition de Petro-Canada.

Source : Canoë