Burden
of Ischemic Stroke (BURST) du Réseau canadien contre les accidents
cérébrovasculaires démontre que les coûts des soins de santé directs et
indirects aux nouveaux patients d’AVC atteignent en moyenne 50 000 $
pour la
période des six premiers mois suivant un AVC. Environ 50 000 nouveaux
AVC
surviennent au Canada à chaque année. Les
estimations
précédentes, largement citées et appuyées sur les plus récentes
données du rapport Le fardeau économique de la maladie au Canada (1998)
de Santé Canada,
indiquent que le coût total des AVC au pays était de 2,4 G$
par année, à la fois pour les nouveaux patients et pour les survivants à
long
terme. Il y a, au Canada, 300 000 survivants
d’AVC. « Nos
estimations
précédentes des coûts, du point de vue économique des AVC, sont
nettement erronés », dit Dr Mike Sharma qui,
en collaboration avec Dre Nicole Mittman du Centre
de sciences de la santé Sunnybrook, a dirigé l’étude BURST, la première
analyse
économique nationale prospective du coût des AVC.
« Le
coût
des AVC est beaucoup plus élevé que ce à quoi nous nous attendions,
soit
au moins le double des estimations précédentes ». Les
chercheurs
de l’étude BURST ont examiné les coûts des soins de santé de 232
patients d’AVC hospitalisés dans 12 sites de partout au Canada à divers
moments, soit au moment de leur congé,
après trois mois, six mois et un an après leur congé. L’étude portait
sur les
AVC incapacitants ou non.
L’hospitalisation,
les
médicaments, les services médicaux, l’imagerie diagnostique, les soins à
domicile et la réadaptation contribuent tous à la facture totale. On
retrouve
aussi les frais indirects, comme les absences pour cause d’invalidité,
les
pertes de salaire, les appareils d’aide, les aidants et les dépenses des
familles comme les aides personnelles ou les modifications apportées au
domicile en raison de l’invalidité.
Bien
que les
coûts soient beaucoup plus élevés que prévu, « il convient d’investir
dans
la prévention et le traitement aigu afin de réduire ces coûts
subséquents », affirme Dr Sharma. Par
exemple,
le coût des soins de santé chute considérablement quand les patients ont
accès
au médicament anti-caillots t-PA, qui peut réduire de façon
significative les
invalidités post-AVC, ainsi qu’au traitement dans une unité d’AVC
spécialisée.
« La
prévention
est le facteur le plus important dans la réduction des dépenses
globales en soins de santé, dit Dr Sharma. Si les gens conservaient
une pression artérielle saine et un poids sain, consommaient moins de
sodium et
pratiquaient une activité physique, l’impact sur le coût des AVC serait
dramatique ».
Bien
qu’au
moins 80 % des coûts au cours des six premiers mois soient des
coûts
reliés au système de santé, les familles doivent absorber une plus
grande part
des frais engendrés par les AVC, comme les frais associés aux soins, au
transport et à la perte de revenu, dès le septième mois et par la suite.
Les
coûts
augmentent de façon marquée avec le degré d’incapacité. Les personnes
ayant
subi un AVC sans invalidité, soit environ 25 % des patients, ont
déboursé personnellement autour de 2 000 $ au cours des six premiers
mois. Les
coûts imposés sur les familles augmentent ensuite jusqu’à 200 000 $ chez
les
personnes les plus affectées.
« La
différence
entre simplement éprouver des symptômes et avoir besoin d’une aide à
domicile, même minime, peut être importante en termes de coût, dit Dr
Sharma. Le fait d’avoir besoin d’une autre personne pour se véhiculer
et
faire ses emplettes peut faire doubler les coûts personnels, sans
compter les
coûts défrayés par cette personne qui vous aide ».
Dr
Sharma,
qui dirige le programme régional d’AVC de l’Hôpital d’Ottawa, dit que
les coûts
personnels des survivants d’AVC durent toute la vie. « C’est un fardeau
pour ces personnes, pour leur famille et pour la collectivité. Un
AVC
n’affecte pas simplement une personne; il a un effet d’onde de choc »,
dit
la porte parole de la Fondation des maladies du cœur, Dre Louise-Hélène
Lebrun. « C’est un défi pour les familles, un fardeau supplémentaire pour les
aidants et un boulet à traîner pour notre système de santé ».
L’AVC
est la
troisième cause de décès la plus répandue et la principale cause
d’invalidité.
La situation pourrait s’aggraver avec le vieillissement des baby boomers
qui
atteignent l’âge le plus à risque. En
2011, la
génération des baby boomers entrera dans une période de risque accru
d’AVC. « Après l’âge de 55 ans, les risques d’AVC doublent à tous les 10
ans, mentionne Dre Lebrun. Cette situation augmentera l’effort demandé à
notre système de santé ».
Au
cours des
deux prochaines décennies, le nombre de Canadiens et de Canadiennes âgés
de 65
ans et plus passera d’environ 4,3 millions aujourd’hui à huit
millions. La proportion de la population augmentera de 13 % actuellement à environ 20 %, dit Dre Lebrun. « Nous
devons
apprendre et vite à réagir à cette situation », ajoute Dr Antoine Hakim,
porte-parole du Réseau canadien contre
les accidents cérébrovasculaires.
La
coordination
est essentielle. « Notre objectif, dans le cadre de cette
étude, consistait à identifier les sources de coûts afin que les
décideurs
puissent faire des choix informés », mentionne Dr Sharma. Le
Congrès
canadien de l’AVC est organisé conjointement par le Réseau canadien
contre les
accidents cérébrovasculaires, la Fondation des maladies du cœur et le
Canadian
Stroke Consortium.
Les
déclarations
et les conclusions des auteurs des études sont uniquement celles
des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position ou les
politiques de
la Fondation ou du RCCAC. La Fondation des maladies du cœur du Canada et
le réseau canadien contre les accidents
cérébrovasculaires ne font aucune représentation ni ne garantissent leur
exactitude et leur fiabilité.
Le
Réseau
canadien contre les accidents cérébrovasculaires
(canadianstrokenetwork.ca)
regroupe plus de 100 des meilleurs chercheurs et cliniciens de 24
universités
qui collaborent sur divers aspects des AVC. Le Réseau, dont les bureaux
se
trouvent à l’Université d’Ottawa, comprend aussi des partenaires de
l’industrie, du secteur bénévole et des gouvernements provinciaux et
fédéral. Le
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, un des Centres
nationaux d’excellence du Canada, s’efforce de
réduire l’impact physique, social et économique des AVC sur la vie des
Canadiens et des Canadiennes, ainsi que sur l’ensemble de la société.
Organisme
bénévole
en santé, la Fondation des maladies du cœur (fmcoeur.ca) vise à
éliminer les maladies du cœur et les AVC et à réduire leur impact par le
développement de la recherche et de son utilisation, la promotion des
modes de
vie sains et la défense des intérêts.