Celui qui a incarné Léon-Joseph Beaulieu dans les téléromans
« Les Berger » et « Le clan Beaulieu » est mort à la Villa
Pabos à Chandler, en Gaspésie. Il s’était réfugié dans la région après sa
retraite du monde du spectacle en 1988. Un coin du Québec qu’il affectionnait
tout particulièrement depuis sa découverte dans les années quarante. Roland
Chenail, c’était d’abord une voix grave, reconnaissable entre toutes. Et qui
lui était utile dans les rôles d’homme sévère.
Et en réalité, il n’y avait pas
une grande frontière entre l’image publique et privée. Mais d’après ceux qui
l’ont connu, cette carapace d’homme bourru cachait une sensibilité qu’il ne
dévoilait qu’à de rares intimes. On lui savait par contre un grand sens de
l’humour. Roland Chenail est né à Montréal dans une famille de sept enfants.
D’autant plus remarquable que la maman n’était pas plus haute que cinq pieds!
Et dotée d’un poids plume. C’est dans des productions étudiantes qu’il aura la
révélation de sa vocation de comédien. Il entre au Conservatoire LaSalle pour
parfaire sa formation. Ses études lui procurent en même temps un brevet
d’enseignement. C’est la raison pour laquelle qu’au sortir du Conservatoire, il
fondera à Québec une école d’art dramatique.
Débuts au théâtre en 1941
façon professionnelle pour la première fois en 1941, au sein de la troupe
d’Alexandre Vinet. Nous sommes en 1941. L’année qui le verra également à la
radio de CKAC. Il y déclamera de la poésie. L’émission s’intitulait « Les
évocations poétiques de Roland Chenail ». Par la suite, il travaillera
sous la supervision des maîtres du radioroman, les Jacques Auger et Guy
Mauffette. Rare exploit radiophonique, il parviendra grâce à son talent
inégalé, à incarner jusqu’à sept personnages dans le même radioroman. Un de ses
plus grands rôles radiophonique sera celui du docteur Boileau dans
« Jeunesse doré ».
Il campera ce personnage durant vingt-quatre
ans! S’il aime bien le théâtre, c’est la radio et la télévision qui
mobiliseront toutes ses ressources. À la télévision, il aura été de toutes les
émissions cultes dont « Les belles histoires des pays d’en haut »
dans le rôle du Dr. Cyprien; « Septième nord » de Marcel Dubé;
« En haut de la pente douce » de Roger Lemelin; « Rue des
Pignons ». Mais le grand public gardera à jamais gravé dans sa mémoire sa
prestation dans la peau du grognon Léon-Joseph Beaulieu.
Il n’a jamais manqué
de boulot car sa voix, à nulle autre pareille, a été énormément utilisée dans
des quantités de réclames publicitaires, de même que pour la narration de
documentaires. Dès la belle saison, il filait prendre du repos dans sa chère
Gaspésie. Comme hobby, il collectionnait les pierres précieuse